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Grossesse : le sucre ajouté nuirait aux capacités cognitives du bébé

Publié le par Hélène Bour

Consommer une importante quantité de sucres ajoutés, et notamment de sodas sucrés pendant la grossesse, serait associé à des capacités cognitives plus faibles chez l’enfant, révèle une étude scientifique. Le détail.

De plus en plus d’études scientifiques et de médecins mettent en garde contre une surconsommation de sucres ajoutés, notamment via une grande consommation de boissons sucrées de type soda. Outre le risque de diabète ou d’obésité, une trop grande consommation de sucres ajoutés aurait aussi des répercussions sur les capacités cognitives des enfants. Les femmes enceintes et les enfants en bas âge devraient ainsi limiter au maximum leur consommation de sucres ajoutés, et surtout de sodas sucrés, pour le bon développement cognitif de l’enfant.

Pour arriver à ce constat, des chercheurs du Massachusetts (Etats-Unis) ont recueilli des données alimentaires de 1 234 femmes enceintes entre 1999 et 2002. Leur alimentation durant la grossesse et celle de leur bébé durant sa petite enfance ont été annotées. Les capacités cognitives de ces enfants ont ensuite été évaluées, à l’âge de 3 ans puis à l’âge de 7 ans.

En mettant en parallèle ces deux données, à savoir l’alimentation durant la grossesse et pendant la petite enfance, et les capacités cognitives des enfants, les chercheurs ont observé que :

  • une importante consommation de sucres ajoutés de la future maman, en particulier le fait de boire des sodas sucrés (49 grammes de sucre par jour en moyenne, sachant qu’une canette de 33 cl de Coca-cola équivaut à 7 morceaux de sucre) a été associée à de moins bons résultats cognitifs chez les enfants, notamment au niveau de la communication non verbale et de la mémoire verbale ;
  • la consommation de boissons gazeuses sucrées (sodas) chez la femme enceinte a été associée à des capacités de motricité fine, visuelles et spatiales plus faibles chez les enfants en bas âge, par rapport aux enfants non ou moins exposés à ces boissons in utero ;
  • Et chez l’enfant en bas âge, la consommation de sodas sucrés a été associée à de moins bonnes capacités de communication verbale que chez les jeunes enfants consommant moins de produits sucrés de ce type ;
  • à l’inverse, la consommation de fruits et de sucres des fruits (fructose) durant la petite enfance a été associée à de meilleurs scores cognitifs et à un plus grand vocabulaire. Mais cet effet bénéfique proviendrait des fruits en eux-mêmes, car cette association n’a pas été retrouvée avec les jus de fruits.

Peu rassurante, cette étude doit cependant être interprétée avec prudence car elle ne montre que des liens de corrélation et non de causalité. Il se peut que d’autres facteurs entrent en compte et viennent biaiser l’étude, par exemple le fait que les enfants qui mangent des fruits sont souvent issus de familles plus favorisées, où les parents vont faire en sorte de booster les capacités cognitives de leurs enfants… À l’inverse, la consommation de sodas est connue pour être plus élevée dans les foyers plus défavorisés.

Malgré tout, cette étude vient confirmer des résultats déjà observés chez l’animal, où la question des biais sociaux ne se pose pas.

Aussi est-il largement recommandé de limiter la consommation de boissons sucrées de type sodas, lors de la grossesse comme durant la petite enfance, par précaution et pour limiter la prise de poids, les caries, le diabète… D’autant qu’une importante consommation de sucres habitue le fœtus puis l’enfant au goût sucré, et risque de lui créer une dépendance. Mieux vaut miser sur les jus de fruits sans sucre ajouté ou même sur des fruits entiers, plus riches en fibres.

Source : Science Daily

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