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Grossesse : le régime méditerranéen bénéfique pour le poids du futur bébé ?

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs espagnols affirment que, outre les bienfaits connus du régime méditerranéen sur la santé des adultes, celui-ci aurait également des conséquences positives en ce qui concerne le poids de l'enfant à naître.

Le régime méditerranéen se caractérise par une consommation élevée d’aliments d’origine végétale (fruits, légumes, noix et céréales) et d’huile d’olive, une consommation modérée de poisson et de volaille, une faible consommation de produits laitiers (principalement yaourts et fromage), de viande rouge, de viandes transformées et de sucreries (souvent remplacées par des fruits frais). Oméga 3, fibres, vitamines, antioxydants... autant de bons nutriments qui font de ce type d'alimentation une alliée de taille pour prévenir l'obésité, les maladies cardiovasculaires, les cancers, et améliorer sa santé en général. Mais qu'en est-il de la santé des enfants ? Peu d'études ont été consacrées sur ce sujet.

Des chercheurs de l'ISGlobal ont voulu évaluer l’association entre l’adhésion à un régime méditerranéenpendant la grossesse et les schémas de croissance, ainsi que le risque cardiométabolique (la probabilité d'être victime d'un accident vasculaire) chez les jeunes enfants. L'étude a été réalisée avec les données de plus de 2 700 femmes enceintes ayant rempli un questionnaire sur leurs apports alimentaires au cours du premier et troisième trimestre de grossesse. En outre, le régime alimentaire, le poids et la taille de leur enfant ont été suivis de la naissance à 4 ans. Des tests médicaux tels que des analyses de sang et de la pression artérielle ont également été effectués à l'âge de 4 ans.

L'importance d'une alimentation saine pendant cette période

Les résultats ont montré que les femmes enceintes qui adhéraient davantage au régime méditerranéen avaient 32% de risques en moins d'avoir des enfants présentant un indice de masse corporelle (IMC) trop élevé par rapport aux enfants des femmes qui ne suivaient pas un tel régime. « Les mères moins respectueuses du régime méditerranéen étaient plus jeunes, consommaient plus de calories, avaient une probabilité plus élevée de fumer et avaient un niveau d'éducation et social plus faible par rapport aux femmes qui suivaient le plus ce régime », précise Sílvia Fernández, chercheuse à l'ISGlobal et première auteure de l'étude publiée dans le « Journal of Pediatrics ».

« Ces résultats confortent l'hypothèse selon laquelle une alimentation saine pendant la grossesse peut avoir un effet bénéfique sur le développement de l'enfant. » affirme l'étude. Celle-ci n'explique pas clairement quels mécanismes sous-tendent cette association, mais deux hypothèses sont évoquées : des éventuelles modifications épigénétiques (changements dans l’activité des gènes) régulant le métabolisme du fœtus, ou des schémas alimentaires partagés entre mères et enfants. L'étude n'a en revanche pas mis en évidence de corrélation entre un régime méditerranéen adopté pendant la grossesse et une réduction du risque cardiométabolique pendant la petite enfance.

 « Les effets sur le risque cardiométabolique pourraient apparaître plus tard dans l'enfance », conclut Sílvia Fernández. A noter que le programme « Manger Bouger » précise qu'il « n'existe pas de régime spécial à suivre durant la grossesse » mais insiste sur l'importance « de privilégier des nutriments clés pour le bébé, supprimer l'alcool, le tabac et veiller à une bonne hygiène au quotidien. » Parmi les nutriments à privilégier : les folates (vitamine B9), le calcium (essentiel pour la construction du squelette), la vitamine D (facilite l'absorption du calcium), le fer (pour éviter tout risque de carence responsable d'anémie) et l'iode (indispensable au bon développement du cerveau du fœtus).

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