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Grossesse : de la vitamine B pour préserver le cerveau du fœtus pendant une grippe

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs recommandent aux femmes enceintes sujettes aux infections hivernales comme la grippe de veiller à bien consommer de la choline, un nutriment essentiel de la vitamine B, pour mieux prévenir le risque de problèmes cérébraux chez le fœtus à la naissance.

La famille des vitamines B en comprend huit types différents : vitamine B1, vitamine B2, vitamine B3, vitamine B5, vitamine B6, vitamine B8, vitamine B9 (acide folique) et la vitamine B12. Leurs bienfaits pour l'organisme sont multiples mais ces dernières jouent globalement un rôle dans le métabolisme des cellules et notamment la transformation des nutriments en énergie et la bonne transmission des influx nerveux. Des chercheurs de l’École de médecine du CU Anschutz Medical Campus ont découvert un nouvel avantage à leur consommation à savoir la prévention des problèmes de développement du cerveau du fœtus qui se produisent souvent après des infections maternelles prénatales.

A titre d'exemple, des virus comme la grippe chez les femmes enceintes ont été associés à des maladies mentales telles que le trouble déficitaire de l'attention et la schizophrénie chez l'enfant plus tard dans la vie. Et la clé de cet effet préventif résiderait dans un nutriment présent notamment dans la plupart des vitamines B, la choline. « Nous avons constaté que des niveaux plus élevés de choline empêchaient le développement de problèmes cérébraux chez le fœtus, même lorsque la mère était infectée par un virus. Des suppléments pendant la grossesse peuvent être bénéfiques à vie pour le nourrisson. », explique le Pr Robert Freedman, professeur de psychiatrie et principal auteur de l'étude.

Quels aliments privilégier ?

Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs se sont intéressés au taux de choline présent dans le sang de cinquante femmes enceintes ayant souffert d'une infection virale et au taux d'une protéine appelée C-réactive, un marqueur de l'inflammation de l'organisme. Le développement cérébral de leur bébé a été évalué en mesurant leurs ondes cérébrales peu après leur naissance. Les effets néfastes des infections maternelles ont été observés à travers un critère précis, à savoir une inhibition de la réponse des nouveau-nés. En termes simples, l'inhibition de la réponse est la capacité de cesser ou retarder une action et d'être capable de réfléchir plutôt que d'afficher un comportement impulsif.

Les résultats ont montré que cette capacité était diminuée de 27% en moyenne chez les nouveau-nés dont les mères avaient contracté une infection, telle qu'un rhume ou une grippe, au cours des 16 premières semaines de grossesse. Mais cet effet était évité si la mère avait présenté des taux de choline plus élevés au cours de cette période. Dans la deuxième partie de l'étude, les parents ont été invités à rédiger des rapports sur le comportement de leur enfant à l'âge d'un an. Il s'avère que les enfants dont les mères avaient souffert d'un virus et présenté un faible niveau de choline avaient une capacité significativement réduite à se concentrer, à jouer doucement et à faire des câlins à leurs parents.

Mais ces effets n'apparaissaient pas si les mères avaient eu un bon niveau de choline au cours de leur grossesse. Les chercheurs ont aussi établi que celui-ci était considéré comme suffisant chez une femme enceinte si sa teneur était de 7 μmol par litre de sang. « Ce niveau n'a été atteint que par 25% des femmes, malgré les incitations à consommer des aliments en contenant (foie, viande rouge, œufs). », ajoutent les chercheurs. Outre le fait que les femmes enceintes en consomment moins que ce qui est recommandé, ces derniers mettent en garde sur le fait que les vitamines prénatales en contiennent peu ou pas du tout. Mieux vaut donc en parler à son médecin pour savoir vers quelle supplémentation se tourner.