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Grossesse : comment le sexe du bébé influe sur le risque de complications

Publié le par Hélène Bour

Des chercheurs sont parvenus à identifier comment le sexe du foetus influe sur la grossesse et modifie le risque de maladies comme la prééclampsie. Explications.

Il existe de nombreuses légendes sur l’influence du sexe du bébé sur la grossesse : “ventre pointu, garçon en vue”, nausées annonçant une fille, etc. Mais si la plupart ne sont basées sur aucun fondement scientifique, il semble bien que le sexe du foetus ait son influence sur la grossesse, et notamment sur le risque de maladies et de complications éventuelles.

Menée par des chercheurs britanniques et américains, une nouvelle étude scientifique parue dans JCI Insight, révèle ainsi pourquoi les foetus de sexe masculin sont plus vulnérables en termes de croissance foetale, et pourquoi les foetus de sexe féminin augmentent le risque de prééclampsie de la mère.

Les scientifiques ont ici suivi plus de 4 000 femmes primipares, et analysé des échantillons de placenta et de sang maternel. Ils ont ainsi constaté que le profil génétique du placenta du foetus était très différent selon le sexe du bébé, contrairement aux autres organes du corps, où le sexe n’a aucune influence.

L’équipe a alors découvert que l’un de ces gènes placentaires, lié au sexe du fœtus, contrôlait les niveaux d’une petite molécule appelée spermine. Il s’agit d’un métabolite, substance impliquée dans le métabolisme, qui est, entre autres, présente dans le sperme, et qui joue un rôle d’hormone de croissance.

Lorsque le bébé est une fille, le placenta sécrète ainsi un niveau de spermine plus élevé que lorsque le foetus est un garçon. Résultat : les femmes enceintes attendant une fille ont des niveaux plus élevés de spermine dans le sang que celles attendant un garçon. Et c’est cette concentration élevée en spermine qui augmenterait le risque de prééclampsie chez les femmes enceintes d’une fille. Exposés à moins de spermine, les foetus garçons aurait quant à eux plus de risque de faible croissance foetale.

Pendant la grossesse et l'accouchement, le sexe du bébé est au premier plan de l'esprit de beaucoup de parents, mais nous ne pensons pas du tout au fait que le placenta aussi a un sexe. Ce travail montre que le placenta diffère profondément selon le sexe”, a résumé Gordon Smith, chercheur à l'Université de Cambridge (Royaume-Uni), qui a dirigé l'étude. “Ces différences modifient les éléments de la composition du sang de la mère et peuvent même modifier le risque de complications de la grossesse. Une meilleure compréhension de ces différences pourrait conduire à de nouveaux tests prédictifs et même de nouvelles approches pour réduire les risques de complication pendant la grossesse”, a-t-il souligné en conclusion.

Source : Science Daily

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