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Endométriose : non diagnostiquée, elle compromet le traitement de la fertilité, souligne une étude

Publié le par Alexandra Bresson

Les femmes atteintes d'endométriose non diagnostiquée auront du mal à tomber enceintes sans FIV, selon une étude de l'Université du Queensland. Or, les chercheurs déplorent que peu de femmes qui se lancent dans une assistance médicale à la procréation bénéficient d'un diagnostic précoce et d'un traitement correct de la maladie, car sa prise en charge aide à vaincre l’infertilité.

L’endométriose est caractérisée par un processus inflammatoire chronique dû à la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. Cet « utérus ectopique » continue à fonctionner sous l’influence des hormones ovariennes provoquant chez certaines femmes de fortes douleurs et parfois une infertilité. Comme l'explique l'Inserm, le traitement médicamenteux, la chirurgie et l’assistance médicale à procréation (AMP) sont les trois seules approches existantes pour traiter les symptômes de l’endométriose et ses éventuelles conséquences sur la fertilité. C’est pourquoi, lors de difficultés à concevoir un enfant, l’éventualité d’une endométriose est toujours envisagée.

Mais une nouvelle étude publiée dans Human Reproduction rappelle à quel point il est important de poser le diagnostic d'endométriose avant d'entamer une assistance médicale à la procréation. Les chercheurs expliquent en effet que les femmes dont l'endométriose n'a été diagnostiquée qu'après avoir commencé une telle procédure étaient beaucoup plus susceptibles de faire des tentatives, d'utiliser des traitements qui ne sont pas recommandés et, à l'inverse, étaient moins susceptibles d'avoir un bébé. « En revanche, l'étude révèle que les femmes qui ont reçu un diagnostic avant le traitement de fertilité avaient les mêmes résultats que celles sans endométriose. », note le Dre Katrina Moss.

Envisager l'endométriose dès le premier traitement de fertilité

A titre d'exemple, ces femmes étaient plus susceptibles d'utiliser l'insémination intra-utérine (IIU), par rapport à la fécondation in vitro (FIV), qui un traitement souvent davantage recommandé en cas d'endométriose. Lors de cette étude portant sur 1322 femmes, 35% des participantes souffraient d'endométriose et un tiers d'entre elles n'ont été diagnostiquées qu'après avoir commencé leur traitement de fertilité. « Les femmes qui ont été diagnostiquées tardivement étaient 4 fois plus susceptibles de faire beaucoup de cycles, parfois jusqu'à 36 cycles de traitement de fertilité. Elles étaient également 33% moins susceptibles de déclarer une naissance. », ajoute la principale auteure de l'étude.

« Il est avantageux de diagnostiquer l'endométriose avant un traitement de fertilité »

Les chercheurs soulignent cependant qu'un diagnostic précoce de l'endométriose, suivi d'un accès précoce à la FIV pour les femmes qui le souhaitent, créeraient des « règles du jeu équitables », en termes de succès suite à la procédure par rapport aux femmes qui n'avaient pas la maladie. « Il est très avantageux de diagnostiquer l'endométriose avant de commencer un traitement de fertilité et d'ajuster le traitement en conséquence. Sinon, les femmes sont moins susceptibles d'avoir un enfant et font face à un fardeau financier et psychologique plus élevé. », notent les chercheurs qui concluent sur l'importance de « rester très vigilant quant à la possibilité d'endométriose chez les femmes qui envisagent un traitement de fertilité, en particulier en cas de douleurs pelviennes sévères. »

"En France, l’endométriose touche 10% des femmes en âge de procréer"

A noter que le retentissement de l’endométriose sur la fertilité spontanée d’une femme est variable, puisque la perturbation de la fertilité dépend du degré de sévérité de la maladie dans le cas considéré. Le diagnostic de l’endométriose est complexe car la maladie revêt des formes variées, au risque d'impliquer souvent une errance de diagnostic : elle d'en moyenne 7 ans en France. Mais en cas de douleurs durant les règles, pendant les rapports sexuels et de douleurs pelviennes fréquentes, consulter un professionnel de santé (médecin, gynécologue, sage-femme) est une première étape indispensable pour bénéficier d'un examen clinique et échographique voire d'une IRM. Selon le ministère de la Santé, l’endométriose touche 10% des femmes en âge de procréer, soit 1,5 à 2,5 millions de femmes en France.

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