Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Endométriose : l'allaitement réduit le risque

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs affirment que la réduction du risque d'endométriose, une maladie gynécologique, serait directement corrélée à la durée de l'allaitement après la grossesse, notamment l'allaitement exclusif.

L’endométriose est une maladie gynécologique fréquente, qui touche près de 10 % des femmes. Elle se caractérise par le développement, hors de la cavité utérine, de tissu semblable à celui de la muqueuse de l’utérus appelée endomètre. Chez certaines patientes, elle provoque des douleurs plus ou moins fortes dans la partie inférieure du bassin, en particulier pendant les règles. La maladie est incurable, mais pour diminuer la douleur et les lésions qui y sont liées, différents médicaments peuvent être prescrits et une intervention chirurgicale peut aussi être proposée. Des chercheurs du Brigham and Women's Hospital ont trouvé un facteur « protecteur » jusqu'ici inconnu : l'allaitement au sein.

Leur étude explique en effet que les femmes qui ont allaité pendant de plus longues périodes avaient un risque beaucoup moins élevé de recevoir un tel diagnostic. « Compte tenu de la nature chronique de l'endométriose, et que très peu de facteurs de risque modifiables sont actuellement connus, l'allaitement peut être un comportement modifiable important pour réduire ce risque chez les femmes après la grossesse », affirme Leslie Farland, l'un des auteurs de l'étude. Les scientifiques ont utilisé les données d'une étude américaine qui a débuté en 1989 et comprenait 72 394 participantes, dont 3 296 femmes diagnostiquées chirurgicalement avec une endométriose après leur première grossesse.

Un lien avec l'interruption des règles ?

Ils ont examiné combien de temps chaque femme a allaité, notamment un allaitement exclusivement au sein, et le temps écoulé avant leurs premières règles après l'accouchement. L'équipe a constaté que, par période de trois mois, les mères qui ont allaité ont connu une baisse de 8 % du risque d'endométriose. Cette baisse a été encore plus élevée chez les mères qui ont exclusivement donné le sein : le risque a chuté de 14 % pour chaque période de trois mois supplémentaire. Enfin, les femmes qui ont allaité exclusivement pendant 18 mois ou plus ont eu un risque plus faible de 30 %. Les chercheurs évoquent comme première raison possible l'absence temporaire de règles pendant l'allaitement.

Mais l'explication pourrait être liée à l'allaitement en lui-même, une période riche en changements hormonaux dans le corps d'une femme. Ainsi, les taux de d'ocytocine et d'œstrogènes varient, des hormones suspectées d'être des facteurs favorisant l'apparition d'une endométriose. Les chercheurs souhaitent poursuivre leurs recherches pour étudier de plus près la relation entre ces deux facteurs. « Notre travail a des implications importantes pour conseiller les femmes qui cherchent à réduire leur risque d'endométriose. Nous espérons que les recherches futures permettront de savoir si l'allaitement peut aider à atténuer les symptômes chez les femmes qui ont déjà été diagnostiquées », concluent-ils.

Sujets associés