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Elle raconte son avortement sur Instagram, sans tabous (PHOTOS)

Publié le par Mathilde Saez

Elle s’appelle Clara Lalix, elle a 26 ans, et a décidé de raconter son avortement en 26 posts sur Instagram. Un récit sans tabous, réaliste et utile.

« Je bois des cafés, je me fais avorter » : voici le nom du compte Instagram de Clara Lalix, une jeune femme de 26 ans qui a décidé de témoigner de son avortement sur le réseau social, à la manière d’un journal intime. Sans jamais tomber dans le pathos ou la provocation gratuite, souvent avec humour, Clara raconte comment elle a vécu cette expérience qu’une Française sur trois peut traverser dans sa vie. Au lieu des photos habituelles, les posts sont ici sous forme de slogans, de bouts de vie, accompagnés du récit en légende.

 « Je pense que le choix d’avorter n’est pas encore du tout normalisé. Les gens se sentent vite mal à l’aise quand on veut raconter un avortement »,confie-t-elle au site de Kombini. « J’aimais l’idée de détourner le fonctionnement premier d’Instagram, en proposant en une fois un produit fini. Aussi, avec les hashtags, j’espère toucher un public plus large ».

A l’heure où les anti-IVG défilent à Paris, et qu’aux Etats-Unis Donald Trump décide d’interdire le financement d’ONG internationales qui soutiennent le droit à l’avortement, le récit de Clara est aussi utile qu’informatif. Car qu’on le veuille ou non, l’avortement est un droit encore régulièrement remis en cause et qui demeure tabou. « On peut en débattre autour d’une bière, mais si une personne raconte son avortement accoudée au bar, je pense que les gens ne l’accepteraient pas de la même manière. Il y a un paradoxe entre la facilité de donner son avis et la difficulté d’écouter les témoignages »,analyse la jeune femme.

Avant de conclure : « Est-ce que parce que des grossesses se passent mal on interdit aux femmes d’avoir des enfants ? Non. Eh bien c’est la même chose avec l’avortement. »

Voici quelques extraits du récit de Clara. Pour trouver son intégralité, rendez-vous sur

 

7. Jeudi 26 mai Il y a peu j’ai repris contact avec une de mes meilleures amies d’adolescence. Elle est médecin et elle est même à deux pas du boulot. Marion est rassurante et comparée au jour où elle a demandé à ma mère qui sortait tout juste de la clinique d’y amener la sienne, rien de ce qui arrivera aujourd’hui ne sera vraiment dramatique. J’essaie de l’appeler.  Messages : - Je ne peux pas répondre, qu’est-ce qu’il y a ? - Le test est positif. - Merde. - Le test peut se tromper ? - Non. Elle me donne rendez-vous à 13h. Lorsqu’elle arrive, je lui prends sa main et la pose sur mon ventre. -    Touche, on le sent déjà. - Tu vas le garder ? -    Mais enfin Marion, c’est une blague ? -    Est-ce que tu veux le garder ? -    T’es sérieuse ? -    Si c’est moi qui m’occupe de ton IVG, je suis obligée de te demander ça. -    Non, je ne peux pas. J’ai 26 ans, je suis en stage. Je ne sais pas ce que je vais faire de ma vie. Marion, je ne sais même pas de qui il est. -    Est-ce que tu as envie de le garder ? -    Non. Sur le moment, j’ai pensé que c’était une manie de médecin, une clause dans le serment d’Hippocrate : répéter chaque question trois fois. Depuis j’ai réalisé que je n’avais pas compris la question. Est-ce qu’on veut le garder ? #meilleureamie #amie #medecin #docteur #26ans #manie #question #comprendre #jeudi #Paris11 #enceinte #printemps #avortement #choix #histoire #droits #temoignage #recit #vie #ecrire #mots #textes #touteunehistoire #instalivre #lire #raconter

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