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Elle donne naissance à une petite fille malgré son cancer du col de l'utérus

Publié le par Alexandra Bresson

Une jeune femme est récemment devenue maman malgré son cancer du col de l'utérus, grâce à une chirurgie encore peu pratiquée en France permettant de ne pas retirer la totalité de l'utérus, le traitement le plus couramment proposé avec comme conséquence une infertilité.

A l'annonce de son cancer du col de l'utérus il y a deux ans, Claire a cru qu'elle ne pourrait jamais avoir d'enfant. Et pourtant, elle a pu porter et donner naissance à sa fille Loéva en mai dernier. Un « miracle » qui a pu se produire grâce à une technique inédite du CHU de Montpellier, comme elle le raconte à France Bleu Hérault. Les femmes atteintes de ce type de cancer se voient en effet souvent proposer comme traitement une chirurgie appelée hystérectomie, qui consiste à retirer l’utérus. « Et aussi, dans certains cas, les ganglions lymphatiques. On parle d’hystérectomie élargie. Elle peut être proposée pour traiter des tumeurs de petite taille », explique l'Institut national du cancer (Inca).

Une ablation de l'utérus qui implique donc une infertilité. « Le médecin nous avait recommandé une ablation en urgence, dans la panique », témoigne la jeune femme. Mais heureusement celle-ci est orientée vers le CHU de Montpellier qui propose dans ce cas précis une alternative. La jeune femme a droit à une opération différente, la trachélectomie, dont le but est de retirer uniquement le col de l’utérus. Comme le souligne l'Inca, « cette chirurgie dite conservatrice est une alternative qui peut être proposée aux femmes jeunes qui souhaitent conserver leur fertilité et envisagent une grossesse future. Très délicate, cette intervention est réalisée dans quelques centres spécialisés en France. »

« Il est possible de ne retirer qu'une partie de l'utérus »

Deux mois après son diagnostic, Claire subit cette opération que le CHU de Montpellier est l'un des seuls à proposer en France, par ailleurs limitée à certaines patientes : celles de moins de 40 ans et dont le stade de maladie est encore limité.« Il faut s'assurer qu'il est possible de ne retirer qu'une seule partie de l'utérus, le col », précise à la radio Gauthier Rathat, le médecin de Claire. « Ce n'est pas toujours le cas. Mais quand on peut, cela permet de traiter à la fois la maladie et de permettre aux patientes de tomber enceintes. Il faut que les gens sachent que cette technique existe : cancer du col n'est pas égal à cancer de l'utérus. Il y a d'autres possibilités que retirer l'utérus », ajoute-t-il.

Bien consciente de sa chance, la jeune maman a néanmoins dû faire avec des mois difficiles, cette intervention étant particulièrement à risque en ce qui concerne les fausses couches ou les grossesses extra-utérines. « La grossesse, ça a été du stress, de l'attente, de l'angoisse, mais maintenant c'est que du bonheur. Pour nous c'est important d'en parler, de montrer aux gens que c'est possible d'avoir un enfant même après avoir eu un cancer », tient-elle à faire savoir. Celle-ci conclut : « Je ne saurais même pas expliquer le bonheur que c'est. On s'était dit que ça ne serait jamais possible. » Selon l'Inca, le cancer du col de l’utérus est la 12e cause de cancer chez la femme avec 2 797 nouveaux cas en France en 2015.

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