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Droitier ou gaucher ? On peut le savoir dès la grossesse

Publié le par Alexandra Bresson

En analysant plusieurs mouvements fœtaux autour de la 18e semaine de grossesse, des chercheurs ont pu prévoir avec précision les préférences motrices observées chez les mêmes enfants neuf ans plus tard. Cette méthode semble être un bon point de départ pour la reconnaissance précoce des pathologies caractérisées par des asymétries cérébrales.

C'est une question que se posent souvent tous les futurs parents : mon enfant sera-t-il droitier ou gaucher ? Pour avoir la réponse, il faut se montrer patient car il faut attendre quelques années pour qu'il sache dessiner et écrire, manifestant ainsi une préférence possible pour l'usage d'une main. Et pourtant, une étude qui vient d'être publiée sur Scientific Reports par des chercheurs italiens montre que, dès la vie utérine, la préférence pour les mains est bien définie et que le système moteur du bébé est très sophistiqué. Pour ce faire, ils ont analysé de très près les mouvements de 29 fœtus des deux sexes pour prédire leur dominance manuelle, avant de retrouver ces mêmes enfants neuf ans plus tard.

Une utilisation dans le domaine médical

Ils ont ainsi comparé leurs prédictions avec la préférence que manifestaient ces enfants, et ont obtenu une concordance comprise entre 89% et 100%. La méthode que ces chercheurs ont employée consiste à analyser les mouvements des mains des fœtus à la 14e, 18e et 22e semaine de gestation en utilisant une échographie 4D, en visualisant l'image tridimensionnelle en temps réel et en mouvement, par séances de 20 minutes. Ils ont étudié trois de mouvements: ceux dirigés vers les yeux, la bouche et la paroi utérine. Les résultats ont montré qu'à partir de la 18e semaine de grossesse, les fœtus exécutent plus rapidement les mouvements nécessitant une précision avec la main qui deviendra dominante.

Cette étude a donc permis d'en savoir plus sur la maturation et la spécialisation du système moteur in utero mais pas seulement. Pour les chercheurs, l'exactitude de leur méthode utilisée ouvre de nouvelles perspectives pour une utilisation dans le domaine clinique. En effet, la préférence pour une main est due à la prévalence d'un hémisphère cérébral sur l'autre. Une caractéristique qui a parfois été associée à des pathologies qui impliquent une asymétrie cérébrale, telles que la dépression, la schizophrénie et les troubles du spectre autistique. Cette méthode pourrait ainsi être utilisée pour identifier la survenue de ces maladies et ainsi intervenir à un stade précoce.