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Dépression post-partum : une faible exposition à la lumière en fin de grossesse augmente le risque

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs ont constaté que les femmes dont le troisième trimestre de grossesse coïncide avec le raccourcissement des jours donc une luminosité moindre, sont plus exposées à un risque de dépression post-partum. En cause, des apports en vitamine D insuffisants.

Si le « baby blues », cet état qui entraîne des excès de tristesse quelques jours après un accouchement est transitoire, la dépression post-partum est un trouble beaucoup plus sérieux. C'est pourquoi de nombreuses études sont menées pour savoir quels facteurs peuvent rendre les femmes plus susceptibles d'en souffrir, comme des antécédents de dépression ou un manque de soutien social. Des chercheurs de la San José State University (Etats-Unis) ont publié une étude dans laquelle il explique qu'un autre élément a son importance : le calendrier de conception. Ils ont en effet découvert que les femmes en fin de grossesse au cours des mois les plus sombres de l'année sont aussi à risque.

Ce constat n'est pas surprenant selon eux, car une relation est déjà établie entre le peu d'exposition à la lumière naturelle et le risque de dépression chez les adultes dans la population générale. Mais il devrait amener les cliniciens à encourager les femmes à risque à augmenter leur exposition à la lumière du jour et à la vitamine D. Les chercheurs ont analysé les informations provenant de 293 femmes ayant participé à une étude sur le sommeil avant et après la grossesse. Les données comprenaient la quantité de lumière reçue pendant le dernier trimestre de grossesse, ainsi que d'autres facteurs de risque : antécédents de dépression, statut socio-économique et niveau de sommeil.

Se balader dehors en pleine journée, la meilleure recommandation

Leurs résultats suggèrent que le nombre d'heures de “jour” auxquelles une femme est exposée durant son dernier mois de grossesse et juste après la naissance, a une influence majeure sur la probabilité qu'elle développe des symptômes dépressifs. Le risque de dépression le plus faible concernait les femmes dont le dernier trimestre coïncidait avec les saisons du calendrier où les journées sont les plus longues. A l'inverse, les scores de dépression étaient les plus élevés chez les femmes dont le dernier trimestre coïncidait avec des jours “courts” en terme de luminosité, et les symptômes pouvaient même s'aggraver après la naissance de leur bébé dans ce groupe de femmes.

Les chercheurs estiment que les femmes enceintes qui sont dans ce cas précis doivent connaître l'importance de profiter autant que possible de la lumière durant ces journées courtes. Celles qui présentent un risque supplémentaire de dépression post-partum lié à des antécédents de problèmes de santé mentale ou à des symptômes dépressifs déjà présents au troisième trimestre pourraient même bénéficier d'appareils de luminothérapie. « Les femmes devraient être encouragées à être fréquemment exposées à la lumière pendant leur grossesse pour améliorer leur taux de vitamine D et supprimer l'hormone appelée mélatonine », explique Deepika Goyal, principal auteur de l'étude dans un communiqué.

La meilleure solution consiste selon elle à pratiquer une activité physique adaptée à ce stade de la grossesse en extérieur quand la météo le permet. « Les promenades quotidiennes pendant la journée peuvent être plus efficaces pour améliorer l'humeur que de marcher dans un centre commercial ou d'utiliser un tapis roulant dans un gymnase. De même, les promenades tôt le matin ou tard le soir peuvent être moins efficaces pour augmenter l'exposition à la vitamine D. », conclut-elle. Le corps est capable de fabriquer la vitamine D grâce à l’action des rayons du soleil sur la peau. Les autorités sanitaires recommandent cependant de ne pas s'exposer trop longtemps : 10 à 15 minutes par jour suffisent.

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