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De nouvelles études permettent de mieux comprendre l’impact de la COVID-19 sur les ‎femmes enceintes et leur nourrisson

Publié le par Alexandra Bresson

Une synthèse d'études publiée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) vise à déterminer quelles sont les manifestations cliniques, les facteurs de risque et les issues maternelles et périnatales pour les femmes enceintes atteintes par le coronavirus.

En cette période d'épidémie de coronavirus, les femmes enceintes sont considérées comme un groupe à risque en raison des inquiétudes concernant l'effet de la COVID-19 sur celles-ci pendant et après la grossesse, et sur leurs nouveau-nés. Les publications sur ce sujet précis ont fortement augmenté grâce à des rapports de cas ou encore des études d'observation. Ainsi, au 26 juin 2020, plus de 86 travaux scientifiques ont été publiés dans ce domaine, comme l'indique l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette dernière a décidé de publier dans la revue British medical journal (BMJ) une synthèse d'études permettant de faire la lumière sur les risques de la COVID-19 chez les femmes enceintes et leur nourrisson.

Les travaux, dirigés par des chercheurs de l’Université de Birmingham, affirment que les femmes enceintes chez lesquelles la COVID-19 est suspectée ou confirmée ont moins tendance que les femmes qui ne vivent pas de grossesse à avoir de la fièvre ou des douleurs musculaires. En revanche, si elles développent une forme grave de la maladie, ces dernières sont plus susceptibles de nécessiter des soins intensifs. Alors que les données actuelles suggèrent que les personnes âgées, celles en surpoids et/ou souffrant déjà d'une autre maladie, sont plus vulnérables et risquent de développer une forme grave de la COVID-19, l'étude indique par ailleurs qu'il en est de même pour les femmes enceintes.

Un risque plus élevé d'accouchement prématuré

Ainsi, les femmes enceintes atteintes de COVID-19 et qui souffrent d'une autre maladie, comme le diabète ou l'hypertension artérielle chronique, ou qui sont plus âgées ou en surpoids, sont également plus susceptibles de développer de graves complications dues à la maladie. « Les données factuelles montrent que les personnes souffrant de pathologies préexistantes sont exposées à un risque plus élevé, que celles-ci soient enceintes ou non. », affirme le Pr Mercedes Bonet, un des auteurs de l'étude. Ces résultats soulignent donc la nécessité pour les femmes enceintes et celles dont la grossesse a pris fin récemment de prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter de contracter la COVID-19.

En ce qui concerne les risques pour les nouveau-nés, les données de cette synthèse d'études montrent qui plus est que les femmes enceintes et atteintes de la COVID-19 sont plus susceptibles d'accoucher prématurément, et qu'un nourrisson sur quatre né d'une femme atteinte de COVID-19 a été admis en service de néonatologie (accueille les bébés prématurés, trop petits ou malades à la naissance). L'OMS note cependant que les chercheurs ont dû faire avec un « manque de données sur les causes des naissances prématurées ou sur les indications d'admission aux services de néonatologie de ces nourrissons. Les taux de mortinatalité et de mortalité néonatale recensés étaient toutefois faibles. »

« Reconnaître le stress et l'anxiété accrus causés par la COVID-19 »

L'étude insiste également sur le rôle crucial des services de santé en cette période particulière : les prestataires de soins de santé doivent avoir conscience de la probabilité que les femmes enceintes atteintes de COVID-19 et leur nouveau-né nécessitent des soins spécialisés, et garantir que ces femmes et leurs nourrissons aient accès à ces soins. « Cette observation est particulièrement pertinente pour les femmes enceintes atteintes de COVID-19 et présentant d'autres comorbidités. », note l'OMS. L'organisme rappelle en outre qu’il convient de garantir le droit à une expérience positive de la grossesse et de l'accouchement, qu'une femme enceinte soit atteinte ou non de la COVID-19.

Enfin, « il est également important de reconnaître le stress et l'anxiété accrus causés par la COVID-19 qui peuvent être particulièrement ressentis par les femmes enceintes, ou dont la grossesse a pris fin récemment, leur partenaire, leurs enfants et leurs familles. Les prestataires de soins de santé ont un rôle à jouer. », conclut l'OMS. A noter que cette étude est parue alors que l'ONU se dit inquiète quant aux perturbations des services de santé essentiels pour prévenir les décès de nouveau-nés et d'enfants provoquées par la Covid-19 (bilans de santé, vaccinations, contrôles prénataux, soins postnataux). Plusieurs causes sont évoquées : crainte d'infection, restrictions de transport, fermeture des installations, diminution du nombre de travailleurs de la santé ou encore pénurie d'équipements de protection.

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