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Covid-19 : ce père écrit une lettre ouverte pour autoriser les conjoints à assister aux échographies de grossesse

Publié le par Mathilde Saez

Depuis le début de la crise sanitaire, les rendez-vous médicaux sont limités à une seule personne. Aucune exception n'est faite pour les échographies de grossesse, au grand regret de nombreux conjoints privés de ce moment si important et fondateur.

La première échographie a toujours quelque chose de magique. Ce moment où les parents entendent le cœur qui bat de leur futur bébé, et découvrent la vie qui commence déjà à prendre forme dans le ventre de la future mère. Mais depuis le début de la pandémie, cet évènement si unique se vit seule. La future maman n'a plus la possibilité de partager ses émotions avec son conjoint, car les médecins souhaitent que les femmes enceintes viennent seules aux rendez-vous, afin de limiter au maximum les contacts au cabinet. Une mesure qui peut s'entendre, mais qui entraîne beaucoup de frustrations pour les futurs parents, d'autant plus lorsqu'il s'agit d'un premier enfant.

Sur Instagram, Alexandre Marcel, papa d’une petite Ambre, s’est insurgé contre ce protocole de restriction. Sur son compte papa.plume aux 14 000 abonnés, il demande que les conjoint.es soient autorisés à assister aux échographies de grossesse. Surtout, il interroge sur l'intérêt d'une pareille restriction et sur la logique des nombreuses interdictions qui ponctuent notre quotidien depuis le début de la crise sanitaire. De plus, l'impossibilité pour les pères de partager ce premier contact avec leur futur enfant envoie un très mauvais message...

« Un enfant s'accueille à deux »

« Il y a quelques semaines, ma femme a passé son échographie du premier trimestre. Dans le cadre actuel du protocole COVID, je n’ai pas été autorisé à y assister. Pardonnez-moi, mais il y a quelque chose qui m’échappe. On laisse les gens aller travailler sur site, s’agglutiner dans les transports (car, ne vous y trompez pas, certaines lignes de métro sont bondées matin et soir), jouer au foot sans masque, mais on refuse à un futur parent le droit d’assister aux échographies de grossesse ? Un enfant se fait à deux, s’imagine à deux, s’accueille à deux. Participer à ces échographies, c’est pour l’homme (ou la femme) l’occasion de rencontrer son bébé et de se projeter. Pour les avoir vécus avec ma fille, ce sont des instants extraordinaires, qui forgent une existence.

En vidéo : Covid 19 : ce père écrit une lettre ouverte pour autoriser les conjoints à assister aux échographies de grossesse

Il est légitime d’attendre des jeunes pères (et des hommes en général) qu’ils s’investissent plus au sein de leur foyer. Encore aujourd’hui, 70% des tâches domestiques et familiales sont réalisées par les femmes ; une mère sur deux ajuste son activité professionnelle après la naissance d’un enfant, contre seulement un père sur neuf. Tout au long de mon livre, j’invite d’ailleurs les pères à assumer leurs responsabilités et prendre leur part – d’amour, de travail domestique, de charge mentale. Tant pour leur propre épanouissement, que pour renverser la table du patriarcat.

« Un terrible recul »

Dans cette optique, je crois qu’interdire aux conjoint(e)s d’assister aux échographies trimestrielles est un terrible recul. C’est leur envoyer le message qu’ils ne sont pas indispensables ; que la grossesse est un évènement biologique, qui se passe entre la mère et son enfant. Comment encourager, dans ce cas, les hommes à prendre leur congé paternité ? À s’investir ? À sentir, au fond d’eux-mêmes, dans leurs tripes, la nécessité de leur présence ?
Mariages, anniversaires, voyages… l’épidémie nous prive de nombreux instants de joie qui, heureusement, peuvent souvent être reportés. On ne peut pas reporter une échographie. Ces moments-là, fondateurs, sont perdus pour toujours. Aidez-nous à les retrouver, car c’est, je crois, aussi une question de santé publique. »

De quoi laisser songeur...