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Coronavirus : pourquoi il passe rarement de la mère au foetus

Publié le par Hélène Bour

Bien que deux études récentes aient fait état d’une possible contamination in utero au coronavirus, les cas de transmission mère-enfant durant la grossesse sont plutôt rares. Une nouvelle étude américaine apporte une explication.

Bien que deux études récentes, l’une Française et l’autre Italienne, aient fait état d’une possible contamination au coronavirus de la mère au foetus, en pratique, les cas de transmission in utero se font très rares. Pourquoi les foetus des femmes enceintes atteintes ne contractent-ils pas d’office le Sars-Cov-2 ?

Une nouvelle étude scientifique apporte un élément de réponse, liée au placenta.

Menée sous l’égide des instituts nationaux de santé (NIH) américains, et publiée dans la revue eLife ce 14 juillet, l’étude a consisté à séquencer du matériel génétique prélevé au niveau du placenta (organe clé de la grossesse puisqu’il relie le foetus à sa mère) et au niveau des membranes contenant le liquide amniotique dans lequel baigne le foetus.

Les chercheurs ont alors constaté que les cellules analysées n’avaient pas les instructions génétiques nécessaires pour fabriquer le récepteur qui aiderait le Sars-Cov-2 à entrer dans les cellules humaines. Car pour infecter un organisme, un virus doit être en mesure d’infecter ses cellules, en y entrant à l’aide d’un système clé-serrure : une protéine à sa surface qui serait compatible avec une protéine présente à la surface de la cellule. Sans cette interaction, impossible pour un virus de nuire à l’organisme.

De précédentes études ont permis d’identifier le récepteur appelé ACE2 comme étant la “porte d’entrée” du coronavirus dans l’organisme, notamment au niveau des poumons.

Les molécules nécessaires pour que les cellules soient susceptibles d'être infectées par le SARS-CoV-2 sont rarement exprimées dans le placenta”, a ainsi déclaré l'auteur principal de l’étude, Roberto Romero, à l'AFP.

Placenta et liquide amniotique produiraient ainsi trop peu de quantités du récepteur en question pour permettre au coronavirus d’arriver jusqu’au foetus. A l’inverse, les scientifiques ont ici constaté que les instructions génétiques à la création des récepteurs utilisés par le virus Zika ou encore les cytomégalovirus étaient abondamment présentes.

L’étude permet donc en partie d’expliquer pourquoi les cas de transmission mère-foetus du coronavirus sont si rares, avec moins de 2% des grossesses où la femme est atteinte. Pour ces très rares cas où le coronavirus est parvenu jusqu’au foetus, il se pourrait que d’autres “portes d’entrée” soient utilisées, mais on ignore encore lesquelles.

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