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Coronavirus : l'ONU prévoit un impact désastreux de la pandémie sur la santé des femmes

Publié le par Alexandra Bresson

Une étude dévoilée par une agence de l'ONU alerte sur l'impact considérable de l'épidémie de coronavirus et du confinement qui en résulte, sur la santé des femmes et les filles dans le monde, notamment leur santé physique et reproductive, et ce sur plusieurs mois.

La pandémie de coronavirus a eu un impact sur la scolarité de millions d'enfants à travers le monde, mais pas seulement. Dans une récente étude dévoilée sur le site de l'ONU, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), l'Université Johns Hopkins (États-Unis) et l'Université Victoria (Australie) alertent quant au fait que de nouvelles données montrent l'impact catastrophique que le Covid-19 pourrait avoir sur les femmes et les filles, en particulier dans les pays les moins avancés. En effet, la pandémie a aussi comme conséquence d'accentuer les inégalités : des millions de femmes et de filles supplémentaires risquent de perdre la capacité de protéger leur corps et leur santé.

« La santé et les droits des femmes en matière de procréation doivent être sauvegardés à tout prix. Les services doivent se poursuivre, les fournitures doivent être livrées et les personnes vulnérables doivent être protégées et soutenues. », affirme le Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive de l'UNFPA. En raison de la pandémie, le nombre de femmes qui n'ont pas accès à la planification familiale, qui sont confrontées à des grossesses non désirées et à d'autres pratiques néfastes pourrait augmenter de plusieurs millions de cas dans les prochains mois. Son impact tient aussi au fait que les systèmes de santé sont surchargés, que les établissements ferment ou ne fournissent que des services limités aux femmes.

47 millions de femmes privées de contraceptifs

Par ailleurs, « beaucoup de femmes et de filles choisissent de sauter des examens médicaux importants par crainte de contracter le virus. », note l'UNFPA qui précise que des « perturbations de la chaîne d'approvisionnement mondiale peuvent également entraîner des pénuries de contraceptifs » et que « la violence sexiste devrait s'intensifier, les femmes étant enfermées chez elles pendant de longues périodes. » Selon son étude, 47 millions de femmes dans 114 pays à faible et moyen revenu risquent de ne pas pouvoir accéder à des contraceptifs et 7 millions de grossesses non désirées devraient se produire si le confinement se poursuit pendant 6 mois et si les services de santé sont toujours perturbés.

Concrètement, chaque période de trois mois de poursuite du confinement signifie que jusqu'à deux millions de femmes supplémentaires risquent de ne pas pouvoir utiliser de contraceptifs. Les projections de l'agence étaient basées sur ses recherches sur ce qui sera nécessaire pour atteindre les objectifs de développement durable d'ici 2030. Pour chaque estimation, les chercheurs ont projeté l'impact direct du Covid-19 sur la question examinée, et l'ont combiné avec la perturbation des programmes de prévention mondiaux causée par la pandémie. Ce sont ainsi 31 millions de cas supplémentaires de violence fondée sur le sexe qui pourraient se produire si le confinement se poursuit pendant au moins six mois.

Toujours d'après l'agence onusienne, « pour chaque période de trois mois, on s'attend à ce que 15 millions de cas supplémentaires de violence sexiste se produisent. » Par ailleurs, l'ampleur considérable de l'impact du Covid-19 concerne aussi l'interruption des programmes de prévention des mutilations génitales féminines : 2 millions de cas qui auraient pu être évités pourraient se produire au cours de la prochaine décennie, estime l'étude. Enfin, l'épidémie de Covid-19 perturbera également les efforts visant à mettre fin aux mariages d'enfants. Cela pourrait se traduire par 13 millions de mariages d'enfants supplémentaires entre 2020 et 2030, qui auraient pu être évités autrement.

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