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« C'est terrible, d'accoucher de rien » : le témoignage bouleversant d'Enora Malagré sur ses 7 fausses couches

Publié le par Mathilde Saez

Devenue le nouvel étendard de la lutte contre l'endométriose, Enora Malagré s'est confiée avec beaucoup d'émotion et de transparence sur les différents échecs de grossesse qu'elle a traversés.

Chaque fausse couche est de plus en plus traumatisante [...] à chaque échec, je me demande ce que je n’ai pas bien fait, ce que je n’ai pas assez fait…”, témoigne Enora Malagré dans un entretien accordé au siteAuféminin.com. C'est notamment pour que les femmes cessent de culpabiliser, d'avoir honte, par crainte d'être jugées, que l'ancienne chroniqueuse a choisi de parler de son parcours. Atteinte d'endométriose depuis une douzaine d'années, la jeune femme souffre d'infertilité et ne parvient pas à mener ses grossesses à terme.

« J’ai l’impression d’être une mare de sang permanente »

A force d'enchaîner les fausses couches, les échecs, Enora Malagré explique qu'elle a presque fini par s'y habituer, à s'y préparer, à mettre en place un "protocole" quand elle sent venir sa fausse couche. "À chaque fois que je suis tombée enceinte, c’est comme si je n'envisageais même pas que ça fonctionne. Je me préparais à la fausse couche. C’est terrible de s’habituer au malheur, c’est terrible d’en arriver à s’habituer à l’échec et à la souffrance. C’est terrible, d’accoucher de rien, confie-t-elle avec beaucoup d'émotion. Des propos durs, crus, qui illustrent sa souffrance et l'épreuve traumatisante que peut être une fausse couche. "J’ai l’impression d’être une mare de sang permanente. Et du coup, l’odeur du sang qui m’accompagne tout le temps me traumatise encore aujourd’hui. Cette odeur de sang caillé fait partie de moi", livre-t-elle.

Les femmes vivent des choses très difficiles

Jusqu'au jour où elle réalise qu'elle n'est pas la seule à traverser cela, et que les femmes devraient se tenir la main plutôt que de vivre leur traumatisme dans le silence, la honte et la solitude. "Ça me l’a fait à chaque fois, mais particulièrement la dernière fois, quand j’étais allongée sur le sol, sur cette serviette pleine de sang. J’ai imaginé toutes les femmes qui étaient en train de vivre la même chose que moi, qui l’ont vécu ou qui vont le vivre. [...] D’un seul coup je me suis sentie moins seule et je me suis dit que nous les femmes, on vit quand même des choses qui sont quand même très difficiles, très individuelles, et que, pardon mais, seules les femmes peuvent comprendre. J’avais l’impression de serrer la main de toutes ces femmes, qui depuis la nuit des temps vivent ce genre d’échec de grossesse”.

L'importance d'en parler

Enora Malagré a donc décidé d'en parler, et incite toutes les femmes à en parler entre elles, car même si cela n'enlève pas la douleur, ça soulage la conscience, et ça fait du bien. “e pense que ça serait bien qu’on se dise qu’on est ensemble, que vous n’êtes pas toute seule. Moi j’ai vécu ça, mais on est des milliers et des milliards à l’avoir vécu, et si ça peut un peu aider d’en parler ensemble, si ça peut vous soulager, je pense que ça serait déjà pas mal”. Rappelons en effet que les fausses couches touchent aujourd'hui 15% des grossesses.

 

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