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Autisme : le placenta aurait un rôle à jouer dans son apparition

Publié le par Hélène Bour

Une hormone produite par le placenta pourrait jouer un rôle dans l’apparition de troubles du spectre autistique, à en croire une nouvelle étude. Explications.

L’alloprégnanolone est une hormone présente dans le sang et le cerveau, et livrée au fœtus par le placenta en fin de grossesse. Puissante, celle-ci est un neurostéroïde qui joue un rôle dans le développement neural du fœtus, si bien qu’une perturbation de son approvisionnement au fœtus peut l’exposer à des lésions cérébrales associées aux troubles du spectre autistique (ou TSA).

C’est en tout cas ce que suggère une nouvelle étude présentée lors du congrès annuel des “Pediatric Academic Societies”.

Barrière entre le fœtus et sa mère, le placenta et son cordon ombilical apportent au fœtus tout ce dont il a besoin pour son développement, et tente de le protéger des substances toxiques et déchets provenant du corps de la maman. Mais en fin de grossesse, le placenta délivre également l’alloprégnanolone, un dérivé de la progestérone, nécessaire pour le bon développement du cerveau du futur bébé.

De fait, s’ils naissent trop tôt, certains prématurés n’ont pas pu recevoir un apport suffisant en alloprégnanolone. Or, une naissance prématurée est un facteur de risque important pour l’autisme.

“Notre modèle expérimental démontre que la perte de l’alloprégnanolone placentaire modifie le développement cérébral, y compris le développement de la substance blanche”, explique Anna Penn, chercheuse en néonatalogie au Children’s National Hospital de Washington (États-Unis). “Le développement de la substance blanche du cerveau se produit principalement après la naissance des bébés. Il est donc particulièrement frappant de constater qu’un changement de la fonction placentaire pendant la grossesse ait des effets persistants sur le développement ultérieur du cerveau”, a-t-elle ajouté.

Pour arriver à ces observations, l’équipe de recherche a mis en place un modèle animal expérimental génétiquement modifié, afin que l’alloprégnanolone ne soit pas délivrée par le placenta au fœtus. Elle a ensuite comparé ce modèle à un modèle témoin, non modifié, où l'hormone était délivrée normalement. C’est ainsi qu’une hausse des comportements associés aux troubles du spectre autistique a été observée chez les animaux n’ayant pas reçu d’alloprégnanolone in utero, en fin de grossesse.

Les chercheurs s’attellent désormais à trouver des moyens de diagnostiquer une telle anomalie du placenta concernant l’alloprégnanolone et de pallier ce problème hormonal, pourquoi pas à l’aide d’une supplémentation pour les fœtus à haut risque.

Source : MedicalXpress

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