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Australie : des jumeaux semi-identiques découverts pour la 2e fois au monde

Publié le par Hélène Bour

Pour la seconde fois au monde seulement, des jumeaux semi-identiques ont été identifiés, en Australie. Ils partagent le même ADN maternel mais pas la même fraction de l’ADN paternel. On vous explique comment c’est possible.

On connaît les vrais jumeaux, issus de la division au stade primaire d’un œuf fécondé par un seul ovule et un seul spermatozoïde, et les faux jumeaux, qui partagent simplement le même utérus mais qui sont issus de deux ovules et de deux spermatozoïdes différents.

Eh bien il s’avère qu’il existe une troisième configuration, très rare : celle des jumeaux semi-identiques, ou « sesquizygotiques ».

De jeunes jumeaux de Brisbane, en Australie, ont ainsi été identifiés comme le second groupe de jumeaux de ce type connu à ce jour, et la première paire de jumeaux semi-identiques à être identifiés comme tels durant la grossesse.

L'échographie de la mère à six semaines a montré un seul placenta et un positionnement des sacs amniotiques indiquant qu'elle attendait des jumeaux identiques. Cependant, une échographie à 14 semaines a montré que les jumeaux étaient garçon et fille, ce qui n'est pas possible pour de vrais jumeaux”, a détaillé le professeur Fisk, qui a suivi la future maman durant sa grossesse, au sein du ‘Royal Brisbane and Women's Hospital’ de Brisbane. “Il est probable que l'ovule de la mère ait été fécondé simultanément par deux des spermatozoïdes du père avant la division”, a-t-il expliqué. Rappelons que c’est le spermatozoïde qui détermine le sexe du bébé : l’ovule est toujours X tandis que le spermatozoïde est soit X (ce qui donne un sexe féminin), soit Y (ce qui donne un sexe masculin).

Or, la nature étant bien faite, un ovule n’est généralement fécondé que par un seul spermatozoïde, et devient tout de suite imperméable aux autres suite à cette fécondation. Dans les très rares cas où deux spermatozoïdes pénètrent dans l’ovule exactement en même temps, il en résulte un œuf possédant trois ensembles de chromosomes, ce qui n’est pas viable. “Trois ensembles de chromosomes sont généralement incompatibles avec la vie et les embryons ne survivent généralement pas”, a précisé le Pr Fisk.

Dans le cas des jumeaux semi-identiques de Brisbane, l’œuf fécondé semble avoir également divisé les trois ensembles de chromosomes en groupes de cellules, qui se sont ensuite scindés en deux, créant ainsi les jumeaux”, a détaillé le scientifique, qui a énoncé ce “cas d’école” dans un article publié dans “The New England Journal of Medicine”.

Les premiers jumeaux semi-identiques ont été signalés aux États-Unis en 2007, à leur naissance. Car lors des échographies de grossesse, un des bébés avait été identifié avec des organes génitaux ambigus, ne permettant pas de mettre en évidence un patrimoine génétique paternel différent.

Source : Science Daily