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Antihypertenseurs : jamais au cours des 2e et 3e trimestres de grossesse

Publié le par Alexandra Bresson

Pris pendant la grossesse, deux médicaments antihypertenseurs peuvent entraîner des effets indésirables graves, voire mortels, chez l'enfant à naître. Aussi, une agence sanitaire rappelle qu'ils sont formellement contre-indiqués aux 2e et 3e trimestres de la grossesse, et déconseillés au premier trimestre. Les femmes sous traitement qui souhaitent tomber enceintes doivent aussi connaître cette recommandation.

Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA II) sont des médicaments qui font partie de la famille des antihypertenseurs. Ce type de traitement vise à réduire au maximum le risque de complication cardiovasculaire, et ces deux médicaments agissent sur certaines hormones (rénine et angiotensine), qui régulent la tension artérielle en diminuant la contraction des vaisseaux. Le choix du médicament le plus approprié se fait en fonction de chaque situation, maisque dans tous les cas, ils sont contre-indiqués aux 2e et 3e trimestres de la grossesse, et déconseillés au 1er trimestre.

Or, l'autorité sanitaire affirme que trop de cas d'expositions dans ce cadre continuent d'être régulièrement déclarés. Une habitude très dangereuse car « ces expositions ont, pour certaines, eu des conséquences graves, voire fatales, pour le fœtus ou le nouveau-né », affirme-t-elle. Le risque d'effets indésirables graves, voire mortels, cités concerne une toxicité fœtale et néonatale pouvant être fatale. « Il s’agit notamment d’une atteinte de la fonction rénale avec diminution du liquide amniotique (oligoamnios, voire anamnios) pouvant être associée à un retard d’ossification (développement du tissu osseux) de la voûte du crâne, et entraîner une mort fœtale in utero », ajoute-t-elle.

Quelles sont les recommandations ?

Concrètement, à la naissance, le nouveau-né risque de développer une insuffisance rénale irréversible, une hypotension (pression artérielle plus basse que la normale) et une hyperkaliémie (taux de potassium anormalement élevé dans le sang). Et si le bébé a été exposé in utero lors du premier trimestre, les risques sont moins connus, mais l'Agence évoque une étude publiée en 2006 ayant montré une augmentation des malformations congénitales, en particulier cardiaques. C'est pourquoi l'Agence recommande aux professionnels de santé de toujours prendre en considération ces risques chez les femmes en âge de procréer, dès l'instauration de ces traitements, et d’anticiper au mieux tout projet de grossesse.

Si c'est le cas, le traitement doit être substitué par une des alternatives compatibles avec cette période, de même lors de la découverte d’une grossesse chez une patiente qui prend l'un de ces médicaments. En cas d’exposition à partir du 2e trimestre de la grossesse, il est recommandé de le stopper immédiatement et d’effectuer une échographie fœtale. « Le nouveau-né devra être surveillé sur le plan rénal ainsi que sur le plan tensionnel si la mère a été traitée jusqu’à l’accouchement », précisent les experts. Du côté des patientes, il est indispensable de bien communiquer avec son médecin et de prendre garde à la présence du pictogramme d'interdiction circulaire, qui sera apposé sur les boîtes de ces médicaments.

*Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé

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