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Anti-inflammatoires : une seule prise pendant la grossesse est dangereuse

Publié le par Alexandra Bresson

Une seule prise d'anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), comme de l'ibuprofène, pendant la grossesse peut entraîner des risques très graves pour le fœtus, rappelle la revue médicale Prescrire.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont des médicaments qui permettent de réduire ou de supprimer les symptômes liés à un phénomène inflammatoire. Certains sont disponibles sans ordonnance, comme l'aspirine et certaines doses d'ibuprofène, mais ils ne sont cependant pas sans risque. En ce qui concerne les femmes enceintes, il ne s'agit pas de restrictions mais de contre-indications. Selon l'ANSM*, ces médicaments, y compris l'aspirine, ne doivent pas être pris à partir du début du 6e mois de grossesse, qu’ils soient sur prescription médicale ou en vente libre, quelle que soit la durée de traitement et la voie d’administration (orale, injectable ou cutanée).

Une exposition à partir du début du 6e mois de grossesse expose en effet le fœtus à un risque d'atteintes rénales et cardio-pulmonaires qui peuvent être irréversibles, voire mortelles. La revue médicale “Prescrire” rappelle cette consigne, après que le Centre de pharmacovigilance du Nord-Pas-de-Calais ait rapporté une observation de fermeture prématurée du canal artériel chez un fœtus, un vaisseau qui relie l'artère pulmonaire à son aorte, permettant à sa circulation sanguine d'éviter les poumons. Ce grave effet indésirable s'est produit après une seule prise par erreur d'un AINS, un comprimé d'ibuprofène à 400 mg, par la mère enceinte de 8 mois, qui a consulté aussitôt un médecin.

Diffuser le message le plus largement possible

« L'échographie réalisée dans les heures suivantes a montré une tachycardie fœtale et une fermeture prématurée du canal artériel, qui ont conduit à une césarienne en urgence », explique la revue médicale. Cette fois, il n'y a pas eu de conséquences pour l'enfant, mais les auteurs soulignent que le canal artériel se ferme spontanément dans les 24 premières heures de vie, et que lorsque cette fermeture se produit in utero, cela entraîne une hypertension artérielle pulmonaire et une insuffisance cardiaque. Ce risque est connu des professionnels de santé puisque l'ibuprofène « est d'ailleurs utilisé chez les nouveau-nés pour lesquels la fermeture spontanée du canal artériel n'a pas eu lieu », ajoutent-ils.

« Pour diverses raisons, les AINS sont dangereux durant la grossesse. Le message à largement diffuser est simple : jamais d'AINS pendant la grossesse », concluent les auteurs. Dans sa mise en garde sur le sujet, l'ANSM précise quant à elle qu'il existe « des alternatives médicamenteuses et non médicamenteuses, quel que soit le terme de la grossesse. » Selon l'agence, il est important que cette information soit non seulement connue des femmes enceintes, mais également de leur entourage, et si besoin rappelée auprès des professionnels de santé. Par ailleurs, ces médicaments sont déconseillés chez les enfants de moins de 15 ans, sauf si la notice le mentionne, et les femmes qui allaitent.

*Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé

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