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Alimentation : les femmes enceintes suivent-elles les recommandations officielles ?

Publié le par Alexandra Bresson

À partir d'un questionnaire, des chercheurs français ont mis en évidence, chez les femmes enceintes, une bonne adéquation de leur alimentation avec les recommandations nutritionnelles officielles. A condition cependant de miser sur certains facteurs propices.

Essentielle, l’alimentation des femmes enceintes conditionne, outre le bon déroulement de la grossesse, la croissance du fœtus, avec des conséquences sur la santé ultérieure de l’enfant. Initié en 2001 par le ministère de la Santé, le Programme national nutrition santé (PNNS) est un ensemble de recommandations nutritionnelles décliné en messages opérationnels pour des populations spécifiques telles que les femmes enceintes. Des chercheurs français* ont voulu savoir si leurs consommations alimentaires correspondaient bien à celles publiées par le PNNS et ont identifié les principaux facteurs démographiques et socio-économiques associés.

À partir du questionnaire en maternité de 14 051 femmes de « l’Étude longitudinale française depuis l’enfance », un score d’adéquation des apports vis-à-vis des recommandations adultes (score PNNS) et un score d’adéquation des apports vis-à-vis des recommandations spécifiques de la grossesse (score grossesse) ont été construits. Les résultats ont montré que le score PNNS moyen était de 7,8 sur 11 points et le score grossesse de 7,7 sur 10 points, « traduisant tous deux une bonne adéquation des pratiques aux recommandations adultes et aux recommandations spécifiques de la grossesse », expliquent les auteurs. Ces derniers ont même pu établir quelles sont les recommandations les plus suivies.

L'âge, le niveau d'étude et les revenus comptent beaucoup

« Les items du score grossesse pour lesquels la moitié des femmes avaient un score supérieur à 0,75 étaient les suivants : apports alimentaires en folates, calcium, fer, iode, soja, café/thé et fréquences des prises alimentaires », ajoutent les chercheurs. En revanche, seulement un peu plus de la moitié des femmes enceintes (54 %) suivaient les recommandations spécifiques pour la listériose (infection bactérienne d'origine alimentaire), et seulement 21 % des femmes concernées par les mesures de prévention de la toxoplasmose appliquaient les deux recommandations : laver soigneusement les fruits et légumes, surtout s’ils sont destinés à être consommés crus, et bien cuire la viande et le poisson.

Quant aux facteurs expliquant une adhésion ou non à ces recommandations officielles, les chercheurs ont établi que les deux scores, celui valable pour les adultes en général et celui spécifique aux femmes enceintes étaient plus élevés lorsque les femmes étaient mariées, avec des revenus importants et un niveau d’études élevé. Ils étaient également plus grands pour les femmes ayant assisté à un nombre important de cours de préparation à la naissance, et ils augmentaient avec l’âge des femmes. À l’inverse, le score grossesse était plus faible pour les femmes obèses avant la grossesse, ayant un grand nombre d’enfants et ayant suivi peu de consultations prénatales.

*de L'Institut national de la recherche agronomique (Inra), de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’Université Paris-Descartes.

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