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Grossesse : le lien entre l'utilisation d'antidépresseurs et les anomalies congénitales confirmé

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs mettent en garde contre l'utilisation d'une famille de médicaments antidépresseurs à une certaine période de la grossesse, en raison des risques pour la santé cardiaque du fœtus.

Il est bien connu que les futures mères doivent faire particulièrement attention à la prise de médicaments pendant la grossesse. Une mise en garde encore plus importante lorsque les médicaments appartiennent à la famille des antidépresseurs, comme le montre une récente étude menée par des chercheurs de l'université de Swanséa (Royaume-Uni). Leur conclusion, publiée dans le journal PLOS ONE, met en garde contre l'usage d'un type spécifique d'antidépresseur, des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine, appelés ISRS, au premier trimestre de grossesse ou trois mois avant la grossesse.

Les chercheurs ont constaté que les femmes qui avaient reçu ces médicaments pendant ces périodes présentaient un risque faible mais significativement plus élevé d'avoir des enfants présentant des anomalies congénitales, en particulier des cardiopathies (malformation du cœur), ou des mortinaissances. Ils ont pour cela analysé les données de plus de 50 000 nourrissons au Pays de Galles, en Norvège et au Danemark. L'étude révèle plus précisément que lorsque les ISRS n'ont pas été prescrits, 6 grossesses sur 200 étaient caractérisées par une mortinaissance ou un bébé avec une cardiopathie. Un chiffre qui passe à 7 grossesses sur 200 si ces derniers sont prescrits.

L'importance du dialogue avec le médecin 

Ce risque, quoique faible, n'est pas à négliger puisque les données de l'étude montrent que les ISRS sont prescrits à 5,5 % des femmes enceintes au Pays de Galles, 2,1 % au Danemark et 1,6 % en Norvège. "Les femmes ne doivent pas arrêter ce traitement sans consulter leur médecin, et nous ne disons pas qu’il faut interrompre tous les traitements, mais notre message est que les professionnels de santé soient très conscients de ce lien et prennent les mesures appropriées pour s'assurer que les femmes reçoivent des soins appropriés avant, pendant et après leur grossesse", explique le Pr Sue Jordan, principal auteur de l'étude.

Par conséquent, les chercheurs recommandent à ces derniers d'examiner toutes les femmes qui demandent des prescriptions d’ISRS et pas seulement celles qui désirent être enceintes, et d'envisager de prescrire aux femmes enceintes concernées des examens complémentaires pour évaluer d'éventuels défauts cardiaques chez leurs fœtus.