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Grossesse : ce que prévoit le gouvernement pour renforcer la prévention

Publié le par Alexandra Bresson

Le premier axe de la « Stratégie nationale de santé 2018 - 2022 » met en avant le besoin d’investir prioritairement dans la promotion de la santé et dans la prévention. Le but des mesures qui seront mises en place : obtenir un environnement favorable à la santé aux différents âges de la vie. Certaines d'entre elles concernent directement la mise en place d'un environnement favorable pendant la grossesse.

« Priorité prévention, rester en bonne santé tout au long de sa vie » : tel est le leitmotiv dont les conclusions ont été rendues publiques le 26 mars. Pour chaque période de vie, le plan détaille des mesures, 25 en tout, permettant d’obtenir un environnement favorable à la santé. « Il s’agit de permettre à chacun de devenir acteur de sa propre santé, en adoptant les bons réflexes dès le plus jeune âge, en étant mieux informé, en bénéficiant de nouvelles possibilités de dépistage par exemple et ce, en fonction de son âge, de ses conditions de vie et bien sûr de son état de santé », explique le gouvernement dans le compte-rendu officiel.

Parmi les périodes de vie énoncées, celle de la petite enfance, et notamment la « grossesse en pleine santé ». La première mesure de prévention consiste en une supplémentation systématique en vitamine B9 pour les femmes qui souhaitent avoir un enfant. Et ce « au moins quatre semaines avant la conception et au moins durant les deux premiers mois de grossesse », avec si besoin la mise en place de campagnes de sensibilisation pour le public et les professionnels de santé concernés. La vitamine B9 (ou acide folique ou folates) joue en effet un rôle important dans le bon développement du système nerveux de l’embryon, et intervient notamment dans la fermeture du tube neural.

Mieux repérer les addictions pendant la grossesse

Or, les anomalies de fermeture du tube neural sont une des malformations néonatales les plus fréquentes : elles représentent 1 naissance pour 1 000. La seconde mesure concerne les pratiques addictives pendant la grossesse et plus précisément la consommation de tabac et d’alcool, des facteurs de risques importants pour la santé de la mère et de son enfant. « La consommation de tabac durant la grossesse augmente de trois fois le risque de mort in utero au début de la grossesse ainsi que le risque de naissance prématurée. On estime par ailleurs que 700 à 1 000 enfants sur l'ensemble des naissances annuelles seraient concernés par le syndrome d’alcoolisation fœtale. », précise le gouvernement.

L'objectif est donc de mieux sensibiliser les femmes enceintes sur ce sujet, en améliorant en premier lieu la visibilité du message sanitaire « zéro alcool pendant la grossesse » sur les contenants d’alcool, en augmentant la taille du pictogramme « interdit aux femmes enceintes ». Le gouvernement souhaite également mettre à disposition des femmes enceintes des auto-questionnaires, afin de mieux les informer et diffuser des messages clefs sur les pratiques à risque dans les 16 temps organisés pour le suivi de la grossesse, comme l’entretien prénatal précoce, via les professionnels de santé (en ville, en établissements de santé et dans les réseaux de périnatalité).

Enfin, ce plan national s'attaque à une problématique souvent évoquée : l’exposition aux produits chimiques par l’utilisation de divers produits du quotidien, dont les perturbateurs endocriniens. Depuis plusieurs années, leurs potentiels effets nocifs sur la santé représentent une préoccupation croissante, en particulier pour les femmes enceintes. Pour mieux informer la population sur les moyens de s'en protéger, un site internet d'information sera créé d'ici fin 2018. Dédié aux produits chimiques contenus dans les produits de consommation courante, il sera porté par l'agence Santé Publique France avec l’appui de l'Anses. Une campagne de communication sera menée auprès du public.

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