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Génétique : on ressemblerait plus à notre père qu’à notre mère

Publié le par Julia Thierry-Mieg

D’après une récente étude publiée dans la revue Nature Genetics, on hériterait davantage des gènes paternels que de l’ADN maternel.

Chez les mammifères, y compris les humains, l’héritage génétique paternel serait plus fort que celui de la mère. C’est en tout cas ce qu’affirme une récente étude publiée dans la revue scientifique britannique Nature Genetics. A en croire les chercheurs de l’École de médecine de l’Université de Caroline du Nord (États-Unis) qui ont mené les recherches, même si la science a déjà prouvé que l’on hérite d’autant de gènes des deux parents, ceux du père semblent tout de même prendre le dessus et seraient également plus nombreux à s’exprimer dans les mutations qui créent un nouvel être. Pour parvenir à ces conclusions, l’équipe de chercheurs a analysé l’héritage génétique de souris issues d’une espèce ayant évolué de manière indépendante sur différents continents du globe. En rassemblant toutes ces souris aux patrimoines génétiques très différents et en les accouplant, les scientifiques ont pu constater la prédominance des gènes hérités du père souris. Pour Fernando Pardo-Manuel de Villena, professeur de génétique à l’Université de Caroline du Nord et principal auteur de l’article, il s’agit là d’une « découverte exceptionnelle qui ouvre la porte à une exploration tout à fait nouvelle de la génétique humaine ». En effet, les résultats obtenus pourraient permettre aux scientifiques de mieux comprendre comment certaines maladies se transmettent et notamment celles qui impliquent un grand nombre de gènes comme le diabète de type 2, les maladies cardiaques, la schizophrénie, l’obésité ou encore les cancers. « Nous savons maintenant que les mammifères expriment plus de variations génétiques héritées du père. Nous pouvons donc imaginer que certains types de mutations sont mauvais. S’ils sont hérités de la mère, les gènes ne s’exprimeraient pas autant que s’ils étaient hérités du père. Donc, la même mauvaise mutation pourrait avoir différentes conséquences en termes de maladies selon qu’elle provient du père ou de la mère », explique Fernando Perdo-Manuel de Villena. « Cette étude et les analyses réalisées sur les souris de laboratoire apporteront avec le temps des connaissances plus précises sur les causes sous-jacentes des maladies et donc sur de possibles interventions thérapeutiques », conclut l’auteur de l’étude.