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Votre enfant est un “mangeur difficile” ? Voici ce qu'il faut faire, selon des chercheurs

Publié le par Alexandra Bresson

Une nouvelle étude permet de mieux comprendre ce qui influence les enfants considérés comme des « mangeurs difficiles » : ceux qui refusent de manger certains aliments et/ou n'acceptent de manger que quelques aliments bien précis. Ses résultats permettent de guider les parents vers la marche à (ne pas) suivre.

On dit d'un enfant qu'il est un « mangeur difficile » lorsqu'il refuse d'essayer de nouveaux aliments, ne mangeant que ceux qu'il connaît et aime déjà. Lui faire face peut prendre beaucoup de temps et peut rendre les repas stressants pour toute la famille. Heureusement, il existe des stratégies qu'il est possible d'utiliser pour aider son enfant à apprécier toutes sortes de nouveaux aliments. Tel est le constat dressé par des chercheurs l'Université d'Australie du Sud. Selon eux, « être un mangeur difficile fait partie de la norme pour le développement des tout-petits, mais lorsque cela s'étend jusqu'aux années scolaires, cela a des conséquences sur toutes les personnes impliquées, enfants et parents. »

Regroupant une analyse de 80 études au total, la recherche publiée dans l'International Journal of Environmental Research and Public Health détermine les facteurs susceptibles d'augmenter ou de diminuer l'envie de manger, chez les enfants de moins de 10 ans. Les résultats ont montré que faire pression sur un enfant pour qu'il mange, lui offrir des récompenses et une parentalité très stricte influençaient négativement le fait qu'il soit un « mangeur difficile ». À l'inverse, un style parental plus détendu, manger en famille et impliquer l'enfant dans la préparation des repas réduisait cette probabilité. Il se peut aussi que des facteurs « internes » soient parfois en cause : une sensibilité accrue au goût et à l'odorat, et la personnalité de l'enfant.

Manger en famille dans un climat détendu et impliquer l'enfant dans la préparation des repas réduit la probabilité que l’enfant soit “un mangeur difficile”.

Les meilleurs conseils pour aider un « mangeur difficile »

« Certaines familles ont des enfants qui dédaignent n'importe quel légume. D'autres ont affaire à des enfants qui n'aiment pas certaines textures ou couleurs de nourriture. Certaines de ces préférences sont liées aux caractéristiques ou à la personnalité d'un enfant, des facteurs qui sont difficiles à changer, voire impossibles. », explique dans un communiqué l'auteur principal de l'étude, le Pr Laine Chilman. « Mais pour d'autres, il s'agit de facteurs externes sur lesquels il est possible d'agir pour aider à réduire les difficultés alimentaires chez les enfants. Manger en famille, avec des frères et sœurs, et prendre les repas à une heure régulière, tout cela peut contribuer à réduire la sélectivité alimentaire. »

Parmi les comportements ayant le plus d'influence négative sur les enfants difficiles, les chercheurs citent en premier lieu le stress. « Lorsque vous avez un enfant qui est un mangeur difficile, c'est très stressant pour un parent ou un tuteur, qui se demandent toujours si leur enfant reçoit suffisamment de nutriments, de nourriture et si son poids est suffisant. Pourtant, il est important de comprendre qu'être ouvertement anxieux ou inquiet peut en fait contribuer à une alimentation plus difficile. Éviter de se fâcher et limiter toute négativité à l'heure des repas profitera à tout le monde. », ajoute le Pr Laine Chilman. « La parentalité positive, peu importe à quel point cela peut être difficile dans certaines situations, est le meilleur pas en avant pour ces enfants. », conclut-il.

La parentalité positive, même si cela peut être difficile dans certaines situations, est le meilleur pas en avant pour ces “enfants mangeurs difficiles”. 

L'équipe scientifique donne ainsi une liste de conseils pour les parents concernés, à commencer par celui de donner le bon exemple : une famille qui mange ensemble a de meilleures habitudes alimentaires. C'est pourquoi elle déconseille également de faire un repas séparé enfants/parents à différents horaires. En outre, le fait de prévoir des heures de repas régulières est une habitude qui permet de réduire les niveaux de stress. Si possible, l'enfant devrait être impliqué dans la préparation du repas, car ce moment lui apporte un sentiment de familiarité. La télévision doit être éteinte pour que ce dernier puisse se concentrer au mieux sur son plat et non sur les écrans. Enfin, les repas doivent être le plus calmes possible et exempts de toute récompense et/ou menace de punition.

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