Dans son dernier ouvrage intitulé Brain-Body Parenting : Comment cesser de gérer le comportement et commencer à élever des enfants joyeux et résilients, Mona Delahooke préfère nous parler de « responsive parenting » plutôt que de se ranger sous l’étiquette souvent mal comprise du « gentle parenting ». Mais quelle est la différence entre les deux ? Selon la psychologue, le « gentle parenting » est un terme vague et peu défini, souvent mal interprété comme signifiant « ne jamais dire non ». En revanche, le « responsive parenting » est une approche bien plus précise. Elle consiste à rencontrer l'enfant là où il en est émotionnellement et à le réconforter lorsque son système nerveux est en détresse.
Cette méthode remet en question l'idée selon laquelle les enfants se comportent mal pour attirer l'attention, pour obtenir quelque chose ou sans raison apparente. Selon Mona Delahooke, les enfants se comportent bien quand ils le peuvent. Lorsqu’ils ne peuvent pas, c’est qu’il y a forcément une raison ! « Nous pensons que les enfants veulent faire plaisir à leurs parents. » explique la spécialiste, mais qu’ils ne sont pas armés émotionnellement pour faire face aux déceptions. « La capacité à accepter la déception et l'imprévisibilité et à se calmer est un processus de développement très long que la plupart des enfants n'ont pas avant d'être plus âgés » ajoute-elle.
Faire preuve d’empathie plutôt que de sévir est bénéfique
Approcher votre enfant avec empathie lors de sa crise peut avoir un effet positif sur son fonctionnement cérébral. « Lorsque l'enfant est témoin de sa déception avec compassion et que vous l'apaisez sur le plan émotionnel, la réaction de stress du cerveau et du corps de l'enfant est réduite », explique Mona Delahooke. De plus, permettre à votre enfant de trouver lui-même des solutions pour gérer ses émotions désagréables peut améliorer sa capacité à s’adapter.
Si vous évitez à votre enfant de lutter pendant ses périodes difficiles, il aura du mal à développer de la résilience. La psychologue soutient que permettre à un enfant de développer cette capacité à s'adapter aux changements et à l'inattendu est essentiel pour prévenir d'éventuels défis de santé mentale à l'avenir. « Chaque moment de la journée est une occasion de faire preuve de souplesse. » déclare-t-elle. Delahook remarque que les jeunes adultes qui sont élevés de cette manière ont de bien meilleures relations et un niveau de bien-être plus élevé. « Il y a un bel aspect de prévention des futurs problèmes de santé mentale grâce à ce type de parentalité réceptive. » conclut-elle.