Une femme sur cinq vit des complications mentales suite à son accouchement. La période du post-partum est un moment de grands bouleversements, tant physiques que mentaux. Thérapeute, Rachel Diamond, rappelle dans les colonnes de Psychology Today que la transition de la grossesse à l’accouchement jusqu’au retour à la maison avec le bébé doit être travaillée et soignée. Fatigue permanente, tristesse profonde, troubles de l'appétit, pleurs, culpabilité, sautes d'humeur, irritabilité, anxiété, isolement, pensées morbides ou suicidaires… Voilà des signaux qui doivent, aussi, interpeller le partenaire d’une jeune maman. Si ces symptômes sont banalisés à cette période-là parce qu’ils pouvaient aussi être présent à certains moments de la grossesse, ils sont à prendre au sérieux dans le cadre du post-partum, qui fragilise beaucoup la femme. Si ces signaux durent plus de deux semaines, il y a plusieurs points sur lesquels se fonder afin de veiller à ce que cette transition bouleversante se passe dans les meilleures conditions.
1. Proposez votre aide pour rechercher un soutien professionnel. Prendre conscience que votre partenaire a besoin d’aide après son accouchement est un bon début mais parfois passer le cap de rechercher la bonne personne et surtout de la contacter pour prendre un rendez-vous est encore un effort que beaucoup ne font pas. Si vous assistez votre partenaire dans cet effort, vous pourrez vous assurer qu’elle se fait vraiment aider. Tout commence, comme le préconise Rachel Diamond, par “exprimer gentiment votre inquiétude quant à son bien-être émotionnel et lui proposer de l’aider pour trouver du soutien”. La thérapeute rappelle par ailleurs que même si votre partenaire ne souffre pas de trouble particulier de santé mentale, certains symptômes peuvent vraiment rendre ses journées difficiles. Il existe des accompagnements qui peuvent soulager ces maux.
Et cela peut même se préparer en amont de l’accouchement. Pendant la grossesse, les deux partenaires peuvent prendre un moment à deux pour élaborer un “plan de bien-être post-partum. Semblable à un plan de naissance qui décrit les rôles, les responsabilités et les plans pour la naissance, un plan de bien-être post-partum détaille les préférences concernant les aspects de la santé physique, émotionnelle et sociale post-partum.” Ainsi, vous pouvez vous mettre d’accord sur les moyens de favoriser le sommeil, une bonne nutrition et de dégager du temps pour les activités physiques. Enfin, la thérapeute vous invite à verbaliser la manière dont vous appréciez être soutenu. Dans ce plan n’hésitez pas à entrer dans le détail : moment et lieu des visites d’amis et famille, la gestion des tâches anticipées comme la préparation des repas, ou encore l'identification de ressources post-partum comme les groupes de soutien mais aussi les médecins proches. 67 % des couples signalent une baisse de la qualité relationnelle jusqu'à trois ans après la naissance de leur enfant. Ces plans préparés à l’avance permettent d’être plus connectés et en lien avec les besoins de son partenaire. Cela permet de diminuer le risque d’impact négatif sur la relation.
2. Demandez à votre partenaire comment il se sent et écoutez vraiment. Les jeunes parents sont très sollicités dès la grossesse. Outre la quinzaine de rendez-vous qui précède la naissance, les questions et les attentions des proches peuvent aussi donner l’impression que tout tourne autour du bébé, qu’il soit né ou non, et peut amener les parents à se poser beaucoup de questions. En tant que partenaire, Rachel Diamond conseille de pratiquer “une écoute empathique en étant physiquement et psychologiquement présent, dans le but de se connecter et de comprendre.” Cette écoute est primordiale afin d’adapter le quotidien et de trouver des solutions. Par ailleurs, elle donne le sentiment d’être entendu et d’être moins seul.
Post-partum : une communication douce et bienveillante
3. Exprimez votre gratitude pour tout le travail accompli. Le travail des parents n’est pas rémunéré ! Pourtant, les missions accomplies par les jeunes parents impliquent de grandes responsabilités. Même un acte en apparence simple comme nourrir son enfant est avant tout le fruit d’une charge mentale impliquant de réfléchir au meilleur produit, à comment le lui donner, à quelle fréquence… Si la maman allaite, elle peut avoir de nombreux questionnements sur ce sujet en amont et au quotidien. Valoriser le travail incroyable que font les parents au sein d’un foyer est important, selon la thérapeute. Cela permet de prévenir les “sentiments d’inutilité et d’échec” et a de renforcer “la réassurance, l’appréciation et la validation”.
4. Assurez-vous de partager vos symptômes. Les jeunes parents banalisent souvent les symptômes de post-partum. Engagés pleinement dans leur nouveau quotidien, ils peuvent passer à côté de souffrances qu’ils ont désormais banalisées, ou bien les cacher par peur d’avoir l’air de les associer au bébé lui-même. Pourtant, comme le rappelle Rachel Diamond : “Un partenaire peut aider à remettre doucement en question cette façon de penser lorsqu’elle se présente. Entre eux, les partenaires peuvent rappeler qu'ils ne sont pas leurs symptômes, qu'ils sont de bons parents et qu'avec du temps et un soutien approprié, tout ira bien.”
