Ce mardi 30 avril 2024, un rapport rédigé par des experts sera remis à Emmanuel Macron au sujet de la consommation des écrans par les plus jeunes. Selon les informations de plusieurs quotidiens régionaux, les experts ont formulé plusieurs recommandations auprès du président de la République. La première concerne l’âge à partir duquel le téléphone pourrait être autorisé. Les experts préconisent d’interdire l’usage du téléphone portable au moins de 11 ans. La limite devrait être, selon le rapport, suffisamment stricte pour que seuls les adolescents de plus de 15 ans en aient l’usage sans restriction. Concrètement, le rapport propose d’autoriser un téléphone sans internet aux enfants de 11 à 13 ans. Puis à partir de 13 ans et jusqu’à 15 ans, les jeunes adolescents pourront bénéficier d’un téléphone sans accès aux réseaux sociaux.
Par ailleurs, l’ensemble des écrans pourraient être interdits aux enfants âgés de moins de trois ans. Pour cela, le rapport conseille un renforcement de l’action de l'État dans les crèches et auprès des assistantes maternelles afin de contrôler voire d’éliminer la présence des écrans dans leurs enceintes. Ces recommandations s’appuient sur un constat inquiétant de "l'hyperconnexion subie des enfants". Les experts alertent sur "les conséquences pour leur santé, leur développement, leur avenir”. Comme ils le rappellent, c’est un problème de santé publique mais aussi de développement qui aura un impact sur "notre société, notre civilisation".
Des stratégies numériques qui enferment les enfants sur les écrans
Les conséquences de la consommation d’écrans chez les plus jeunes sont nombreuses. Parmi celles qui sont évoquées par les experts dans le rapport, on trouve les troubles du sommeil, la sédentarité, l'obésité, mais aussi des problèmes de vue tels que la myopie. Par ailleurs, les écrans favoriseraient l’exposition à des troubles de la santé mentale. Dépression et anxiété sont notamment renforcées par l’usage trop important des réseaux sociaux. Enfin, l’exposition trop aisée et massive à des contenus pornographiques est “alarmante", constatent les experts. "Nous avons été bousculés par ce que nous avons vu : des stratégies de captation de l'attention des enfants. Les biais cognitifs sont utilisés pour enfermer les enfants sur leurs écrans, les contrôler, les réengager, les monétiser. C'est une économie de la captation. Les parents sont quasiment hors-jeu, face à un marché qui s'est imposé à la société", note Amine Benyamina, neurologue et co-président du comité d'experts, dans les colonnes de Ouest-France.