Les mots marquent durablement. Lorsque l’on est parent, il est bien difficile parfois de trouver les mots justes pour expliquer certains éléments de la vie à un enfant. Les émotions comme la colère ou encore la peur peuvent venir renforcer ce manque de contrôle dans l’usage de certains mots. Pourtant, les mots violents ou mal choisis sont autant de blessures pour les enfants. Celles-ci s’installent parfois durablement, allant jusqu’à résonner chez l’adulte bien des années plus tard. “Utiliser des mots pour intimider, humilier ou contrôler peut apparaître comme étant moins blessant qu’une menace physique, mais les risques qui accompagnent la mauvaise utilisation du langage sont les mêmes”, confirme Peter Fonagy, psychologue et psychanalyste, dans les colonnes de The Guardian.
Les phrases à éviter
La thérapeute Shannon Moroney a identifié trois types de phrases ou de mots qui peuvent heurter durablement l’enfant. Elle en a noté l'impact chez nombre de ses patients, comme elle le relate dans un entretien accordé à Well & Good : “Je ne peux pas vous dire combien de mes clients se souviennent des mots exacts qui ont été utilisés il y a des années pour les rabaisser, les rabaisser ou les invalider”.
Et pour cause, ces mots viennent ébrécher voire rompre la confiance que l’enfant peut avoir en son parent, qui représente sa figure de confiance inconditionnelle. “Dès la naissance, les enfants sont programmés pour savoir que leur responsabilité la plus importante est de compter sur les adultes qui les entourent et d’apprendre d’eux pour survivre. Si nous trahissons cette confiance en utilisant des mots pour insulter plutôt que pour enseigner, cela peut laisser les enfants isolés, exclus et incapables de tirer pleinement parti de l’apprentissage social.”, remarque Peter Fonagy.
Les trois phrases qui heurtent l’enfant, selon Shannon Moroney sont :
- “Arrête d’en faire un drame” : cette phrase est douloureuse parce qu’elle porte un jugement défavorable vis-à-vis des émotions ressenties par l’enfant mais aussi quant à sa manière de les exprimer explique la psychologue. Elle nie par ailleurs le fait que chacun a sa propre manière de réagir au contact d’un élément de son environnement.
- “Arrête de pleurer” : de même, pousser un enfant à enfouir une émotion peut être un terreau fertile à la rétention plus tard de certains ressentis, qu’il est bon de partager pour ne pas s’isoler. En induisant ce système de refoulement, l’enfant loupe par la même l’opportunité d’explorer sa propre palette d’émotions et de voir grandir sa maturité.
- Les commentaires sur l’apparence physique : comme le relève la thérapeute, le monde est marqué par la promotion de standards physiques. Une remarque sur le physique de son enfant le mettrait au contact de cette norme. S’il a l’impression de ne pas y correspondre, cela peut avoir de lourdes conséquences sur la vision qu’il a de lui-même mais aussi lui faire perdre confiance quant à son positionnement dans la société. Enfin, ce que dit un adulte de son propre physique peut aussi avoir des conséquences sur la vision que l’enfant aura de lui-même.