Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Vivre le divorce de ses parents en étant enfant conduirait à de plus faibles taux d’hormone de l’amour

Publié le par Hélène Bour

Une étude scientifique fait état de taux plus faibles d’ocytocine, hormone de l’amour et de l’attachement, chez les adultes dont les parents se sont séparés lorsqu’ils étaient enfants. Le détail.

Le divorce est une réalité pour de nombreux enfants. En 2016, on comptait, par exemple, 46,7 divorces pour 100 mariages.

Malheureusement, vivre le divorce de ses parents alors que l’on est enfant n’est pas sans conséquences, à commencer par les réorganisations que cela entraîne dans le quotidien de l’enfant. Parue dans le “Journal of Comparative Psychology”, une nouvelle étude scientifique indique même que le fait de vivre le divorce de ses parents alors que l’on est enfant a une incidence sur les niveaux d’hormone de l’amour et de l’attachement, l’ocytocine. Les personnes qui étaient enfants lorsque leurs parents ont divorcé présenteraient ainsi de plus faibles taux d’ocytocine que les autres. Ce taux inférieur d’hormone de l’attachement jouerait un rôle dans leur difficulté à former des liens relationnels à l’âge adulte.

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont ici recruté 128 personnes âgées de 18 à 62 ans, au sein de deux établissements d’enseignement supérieur du Sud-Est des États-Unis. Parmi ces volontaires, 27,3% ont indiqué que leurs parents étaient divorcés, avec un âge moyen de 9 ans lors du divorce de leurs parents. Les participants ont rempli des questionnaires au sujet de leurs parents et de leur enfance en général, et à propos de leur vie sociale actuelle. Affection, protection, indifférence, contrôle excessif ou même maltraitance de la part des parents étaient des thématiques évoquées. Les volontaires ont également eu à faire part de leur propre niveau de confiance en eux ou encore de leur besoin d’approbation. Des échantillons d’urine ont été prélevés en parallèle afin d’analyser les concentrations en ocytocine.

Ce que nous avons constaté, c'est que l'ocytocine était nettement plus faible chez les personnes qui ont connu un divorce parental par rapport à celles qui n’en ont pas vécu, et en corrélation avec les réponses sur plusieurs mesures d'attachement”, a déclaré Maria Boccia, co-auteure de l’étude. “Ces résultats suggèrent que les niveaux d'ocytocine sont négativement affectés par le divorce parental et peuvent être liés à d'autres effets qui ont été documentés chez les personnes qui subissent un divorce parental”, notamment une plus grande tendance à la toxicomanie, à l’anxiété ou à la dépression chez les enfants de divorcés, citent les chercheurs. Notons, cela dit, que ces symptômes et comportements se retrouvent aussi chez les enfants de parents maltraitants, de sorte que ces conséquences ne sont pas forcément directement imputables au divorce parental.

En menant une analyse plus approfondie des données récoltées, les chercheurs ont constaté que les personnes ayant subi le divorce de leurs parents durant l’enfance considéraient leurs parents comme moins attentionnés et plus indifférents à leur encontre. Ceux qui ont vécu un divorce parental pendant l'enfance étaient moins confiants, plus mal à l'aise avec la proximité et moins en sécurité dans les relations que les adultes n’ayant pas vécu de divorce parental alors qu’ils étaient enfants.

Les auteurs de l’étude s’attèlent désormais à affiner leurs conclusions en fonction de l’âge de l’enfant au moment du divorce des parents. Car c’est certain, on ne vit pas le divorce de ses parents de la même façon à 5 qu’à 10 ans. On peut aussi espérer qu’un divorce qui se passe bien, lorsque les parents parviennent à s’entendre et épargnent les enfants de leurs soucis d’adultes, a moins de conséquences fâcheuses sur l’équilibre psychique de l’enfant.

Source : MedicalXpress

Vous avez envie d’en parler entre parents ? De donner votre avis, de partager votre témoignage ? On se retrouve sur https://forum.parents.fr.