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Virus HPV : plus d'un quart des cancers induits concernent les hommes

Publié le par Alexandra Bresson

À l’occasion de l’extension du vaccin contre les papillomavirus humains HPV chez les garçons mise en œuvre depuis janvier, l'Institut national contre le cancer (INCA) rappelle en quoi cette mesure est indispensable pour envisager une baisse significative de la transmission des papillomavirus, et des cancers qu'ils provoquent, au sein de la population générale.

Sur recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS), la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) ciblant initialement les jeunes filles a été élargie aux garçons entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage jusqu’à 19 ans. Une recommandation applicable au 1er janvier, avec un but précis : au-delà de la protection conférée aux garçons vaccinés, il s'agit de freiner la transmission des HPV au sein de la population sous réserve d’une couverture vaccinale suffisante, de mieux protéger les filles et femmes non vaccinées et de mieux protéger les garçons et hommes quelle que soit leur orientation sexuelle. Cette extension représente donc un levier pour réduire les risques de transmission du HPV.

Quelques jours après la mise en œuvre de cette mesure, l'Institut National du Cancer (Inca) tient à rappeler l'enjeu de santé publique qu'elle représente. Chaque année en France, les HPV sont responsables de 6 300 nouveaux cas de cancers, et si les femmes en sont les principales victimes (2 900 cancers concernent le col de l’utérus), plus d’un quart de ces cancers (25%) atteint les hommes. « Il s’agit plus spécifiquement des cancers de l’oropharynx (1 060 cas incidents), de l’anus (360 cas), de la cavité orale, du larynx et du pénis (plus de 300 cas pour ces localisations). », note-t-il. Les virus HPV peuvent aussi être à l'origine de verrues ano-génitales qui dégradent sérieusement la qualité de vie.

Pourquoi vacciner avant le début de la vie sexuelle ?

Ces verrues, bénignes mais récidivantes, touchent autant les hommes que les femmes (100 000 personnes par an) et leur prise en charge est particulièrement douloureuse. Si la plupart des infections disparaissent spontanément (90 % disparaissent dans les 2 ans), celles qui persistent, surtout lorsqu'elles impliquent certains HPV à haut risque (16 et 18), peuvent engendrer des lésions précancéreuses et cancéreuses. En effet, près de 200 types de papillomavirus humains ont été identifiés : 124 ont été définis comme étant à haut risque ou potentiellement oncogènes tandis que d’autres à moindre risque oncogénique sont responsables de l'apparition de ces verrues génitales ou condylomes.

Selon l'Inca, « environ 80 % de la population sera exposée à un virus HPV au cours de sa vie et 60 % des contaminations ont lieu pendant la première année de vie sexuelle. Vacciner les enfants et adolescents avant le début de leur vie sexuelle permet de garantir une protection proche de 100 % des virus inclus dans le vaccin et des cancers correspondants. » Trois vaccins sont utilisables : un vaccin bivalent contre les virus de types 16 et 18 (Gardasil) un vaccin quadrivalent contre les virus de types 6,11,16 et18 (Cervarix) et un vaccin nonavalent contre les virus de type 31, 33, 45, 52 et 58 (Gardasil 9). La vaccination apporte une protection contre 70 à 90 % des HPV responsables du col de l’utérus.

Pourtant, en 2019 seules 27,9 % des jeunes filles de 16 ans sont vaccinées avec un schéma complet. Un taux « qui figure parmi les plus bas au sein des pays qui recommandent cette vaccination. », note l'Inca. C'est pourquoi « l’extension de la vaccination aux jeunes garçons, combinée à l’augmentation de la couverture vaccinale des jeunes filles, permettrait de réduire la transmission des HPV et quasiment d'éradiquer les cancers ainsi induits. », conclut-il. S'ajoute à cela le fait que chez les femmes, la prévention passe également par un dépistage régulier du col de l'utérus : le frottis est à réaliser tous les ans pour les femmes entre 25 et 65 ans avec des modalités définies selon l'âge.

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