Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Violences conjugales : la Haute Autorité de Santé veut aider les médecins à mieux les repérer

Publié le par Frédérique Payen

Pour mieux détecter et accompagner les femmes victimes de violences conjugales, les médecins pourront bientôt disposer d’un guide spécifique. Le but  : faciliter le repérage des situations à risque, des signes cliniques, et proposer une prise en charge adaptée aux patientes.

 

Depuis début 2019, 112 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, selon le décompte des associations. Et chaque année, en France, ce sont environ 219 000 femmes qui sont victimes de violences physiques ou sexuelles, commises par leur ancien ou actuel partenaire (chiffres Stop-violences-femmes.gouv.fr). Parmi elles, moins d’une sur cinq dépose une plainte. 

Face à cette situation alarmante, le gouvernement souhaite améliorer la détection et l’accompagnement des femmes. Dans cette démarche, les médecins sont des acteurs clés, parce qu’ils sont souvent les premiers interlocuteurs des victimes de violences conjugales. Qu’ils soient médecins généralistes, urgentistes ou gynécologues, leur rôle est essentiel pour constater les lésions, recueillir le témoignage des femmes, et les orienter vers un parcours adapté, sur les plans sanitaire et judiciaire.

Ecouter, soigner, orienter

Afin de mieux repérer les femmes victimes de violences, la Haute Autorité de Santé publie ce mercredi 2 octobre un guide à destination des médecins et des professionnels de santé. Les recommandations : repérer les marques de coups, les femmes qui se plaignent de douleurs en restant vague sur leur origine, les violences sexuelles, les signes de dépression, d’addiction… 

Concrètement, il est recommandé aux médecins de : 

  • recevoir la patiente seule, en privé, pour établir un dialogue confidentiel.
  • instaurer un climat de confiance, serein.
  • en cas de suspicion de violences, poser des questions simples et appropriées pour aider la patiente à se confier. 
  • si la personne révèle des violences conjugales, accueillir sa parole en respectant son rythme, en reconnaissant son courage et en lui indiquant clairement que ce n’est pas acceptable. Sans jamais juger.
  • orienter la personne vers une prise en charge (associations, référents judiciaires…). 

Dans ce guide, la HAS explique aussi au médecin comment établir un dossier exploitable dans un cas de violences conjugales : recueillir les coordonnées précises de la patiente, noter le descriptif des lésions, prendre des photos des blessures physiques, établir un certificat médical. Si la victime est mineure, le médecin peut lui-même saisir le Procureur de la République. Et si le couple a des enfants, il doit faire un signalement aux référents en Protection de l’enfance. 

Sujets associés