De nombreuses mères devraient se reconnaître de près ou de loin dans le témoignage de Driss Wallace, cette mère américaine de deux enfants en bas âge. Pendant le confinement, cette employée dans la finance doit jongler entre le télétravail et le quotidien avec son fils d'un an et sa fille de 3 ans. Jusqu'au bout, elle a essayé de remplir au mieux ses obligations professionnelles tout en veillant à rester une bonne mère, qui ne cède pas à la tentation du tout écran. Driss s'est épuisée, physiquement et moralement, mais cela n'a pas suffi. Le 2 juin, elle apprend son licenciement, en raison du "bruit causé par ses enfants lors des appels professionnels".
Sur son compte Instagram, cette maman et bloggeuse raconte comment les évènements se sont déroulés et la pression qu'elle a subie pendant les premiers mois de confinement. "Les premières semaines ont été très stressantes, avec de nombreux appels, emails et des attentes impossibles. La pression exercée par mon patron créait beaucoup de stress. Mes enfants m’interrompaient constamment, mon bébé réclamait que je l’allaite tout le temps. Ils devaient à chaque fois attendre que j’aie fini mes tâches pour que je m’occupe d’eux", raconte-t-elle.
"Je n’ai jamais travaillé aussi dur de toute ma carrière"
Si elle se sent coupable de ne pas pouvoir s'occuper de ses enfants, Driss doit en plus subir les remarques de son employeur. "Ça n’est pas professionnel d’entendre vos enfants lors des réunions avec les clients. Trouvez un moyen de les faire taire", lui assène-t-il à plusieurs reprises. La mère de famille prend sur elle, décale la sieste des enfants pour être disponible au moment de ses rendez-vous téléphoniques, priant pour qu'ils ne se réveillent pas pendant un appel."Je n’ai jamais travaillé aussi dur de toute ma carrière", assure-t-elle. Mais ses efforts ne suffisent pas et son patron n'a que faire de sa situation personnelle. Un jour, elle reçoit un appel, celui-ci lui déclare : "On ne peut plus continuer avec votre emploi du temps aménagé. On ne peut pas être professionnel avec les clients avec des enfants ou du bruit en fond. Aucun autre chargé de compte de votre équipe n’a ces difficultés. Votre rôle, c’est d’être présente pour le client. Vous devez faire en sorte de régler le problème."
En larmes, épuisée, Driss Wallace contacte le service des ressources humaines, espérant trouver un arrangement. "On m’a répondu qu’il y avait toujours deux versions à chaque histoire, et qu’elle devait prendre un autre appel." Une semaine plus tard, elle reçoit un nouvel appel de sa direction : "Je pensais qu’ils avaient trouvé une solution. Au lieu de quoi on m’a dit de but en blanc que je n’étais clairement pas heureuse de la situation et que la meilleure chose à faire c’était de continuer ma route de mon côté."
Bien décidée à ne pas se laisser faire, Driss Wallace a partagé son histoire sur les réseaux sociaux où elle a reçu de nombreux soutiens. Elle a également embauché une avocate afin d'attaquer son ancien employeur en justice et ce, au nom de toutes les mères victimes de discriminations dans leur entreprise.
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