Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Une IST non diagnostiquée peut aggraver les signes du syndrome prémenstruel

Publié le par Alexandra Bresson

L'absence de symptômes liés aux infections sexuellement transmissibles entraîne souvent une découverte tardive de l’infection et des complications sur le long terme. Des chercheurs britanniques viennent de mettre à jour l'une d'elles : une exacerbation du syndrome prémenstruel.

Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont des maladies dont les agents responsables (virus, bactéries, parasites…) peuvent se transmettre au cours de relations sexuelles. Elles regroupent des infections très différentes dans leurs symptômes, les complications qu’elles peuvent entraîner et les traitements disponibles. Les IST les plus connues sont le VIH/Sida, les hépatites B et C, l’herpès, la blennorragie gonococcique, les chlamydioses, la syphilis et les papillomavirus. Les signes peuvent être peu visibles, voire absents, la transmission peut donc se faire à l’insu des personnes infectées. La plupart se soignent facilement, mais non traitées, elles peuvent entraîner de graves complications.

Des chercheurs de l'université d'Oxford ont découvert que les femmes qui ont des infections sexuellement transmissibles non diagnostiquées risquent de présenter des symptômes prémenstruels importants. Concrètement, une IST non diagnostiquée pourrait aggraver l'expérience du syndrome prémenstruel, période qui précède les règles et se caractérise par un ensemble de manifestations physiques (crampes au niveau du ventre, constipation ou diarrhée, fatigue...) et émotionnelles (changement d'humeur). Ces derniers estiment par ailleurs que les idées reçues concernant celui-ci sont susceptibles de retarder le diagnostic des IST, ce qui peut à terme influer sur la fertilité des femmes concernées.

« Se montrer plus à l'écoute de son corps »

Pour en venir à cette conclusion, les chercheurs ont utilisé les données provenant de 865 utilisatrices de l'application pour smartphone Clue, conçue pour que les femmes puissent suivre leur cycle menstruel en entrant des données sur leurs règles, la douleur ressentie, l'humeur et l'activité sexuelle. Il a été demandé à chacune des participantes si elles avaient déjà reçu un diagnostic d'IST, et si c'est le cas, à quel moment celles-ci ont reçu un diagnostic et un traitement. En combinant toutes ces informations, les chercheurs ont estimé qu'avant le diagnostic, la présence d'une IST multipliait par deux les effets négatifs du syndrome prémenstruel, notamment les maux de tête, les crampes et la tristesse.

« Nos recherches montrent qu'en comprenant mieux leur cycle menstruel, les femmes pourraient potentiellement améliorer leur santé. En sachant qu'un syndrome prémenstruel sévère pourrait être un indicateur d'une IST sous-jacente, on peut se montrer plus à l'écoute de son corps », expliquent les chercheurs. Ces derniers concluent sur l'importance de ces résultats, aussi bien pour la communauté scientifique que pour les femmes en général. Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus d’un million de personnes contractent une IST chaque jour. Outre leurs conséquences immédiates, la gonorrhée et la chlamydiose sont des causes majeures d’inflammation pelvienne et de stérilité.

Sujets associés