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Une campagne nationale contre les violences éducatives ordinaires

Publié le par Alexandra Bresson

A travers une nouvelle campagne, la Fondation pour l'Enfance cherche à sensibiliser la société sur les effets scientifiquement démontrés des violences ordinaires, dites “éducatives”. L’enjeu est de donner une véritable bonne raison de ne pas les pratiquer sur son enfant, et de ne pas accepter que les enfants subissent une quelconque forme de violence.

Fessées, gifles, claques, petites tapes, humiliations, cris, menaces... Autant de gestes qui peuvent ne pas être perçus comme de la violence et, de fait, être majoritairement considérés comme légitimes. Mais ces gestes portent un nom, les “violences éducatives ordinaires”, et celles marquent l'enfant pour longtemps. C'est ce que tient à rappeler, qui affirme que les preuves scientifiques des répercussions médicales et sociales de ces violences s’accumulent, et lance une troisième campagne pour aborder ce sujet. Celle-ci démarre le 23 janvier prochain et sera diffusée sur plusieurs chaînes du groupe France Télévisions (France 3, France 4, France Ô), LCP, et le groupe Canal+.

« Après le succès des deux précédentes campagnes, et surtout la richesse du débat provoqué et l’avancée de notre société sur ce sujet, la Fondation pour l’Enfance lance une campagne pour alerter sur les conséquences à court et long termes des violences verbales et physiques, largement utilisées et banalisées dans notre société », partenaire de l'événement. En 2011, la Fondation expliquait l’origine de la violence éducative, puis en 2013 qu’une « petite gifle » est ressentie comme une grande violence par l’enfant. « Il est temps d’expliquer que la question des violences est un enjeu de santé publique et de bien-être social dont la réalité est mal connue », précise-t-elle.

« La première étape vers des violences plus graves »

Les auteurs de la campagne estiment qu'il est nécessaire de passer d’un débat moral sur la légitimité de ces violences à un débat public sur le coût médical et sociétal de ces dernières. C'est pourquoi ils ont identifié 20 études démontrant leurs effets à court, moyen et long termes sur le développement de l'enfant et sa santé future. D'autant que la violence éducative ordinaire commence très tôt, souvent avant 2 ans, à un âge où l’enfant n’est pas encore en mesure de comprendre ni la portée ni la signification de cette violence. « Dans certains cas, c’est la première étape vers des violences plus graves, légitimées par le droit et la nécessité de corriger son enfant pour l’éduquer », ajoute la Fondation.

L'enjeu est de taille, puisque 75 % des maltraitances ont lieu dans un contexte de punitions corporelles dites éducatives, selon ses chiffres. Comme cette nouvelle campagne se veut « plus informative que culpabilisante, avec un ton plus engageant que distant », elle s'accompagne, outre les preuves scientifiques, de deux spots d’une durée de 30 secondes chacun. Ces vidéos mettent en scène l’enfant victime de violences ordinaires aujourd’hui, puis la même personne à l’âge adulte, toujours marquée par la parole ou le geste du parent. A noter que 23 pays sur les 28 de l’UE ont aboli les châtiments corporels en toutes circonstances, mais que la France n'en fait pas partie.

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