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Une analyse de sang pourrait prédire quand surviendra la ménopause

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs ont découvert qu'un test permettrait de détecter un changement hormonal bien précis dans l'organisme des femmes signalant l'arrivée progressive de la ménopause. Ces dernières pourraient le savoir un à deux ans avant cette étape décisive.

Un test sanguin sera-t-il bientôt le seul examen nécessaire pour déterminer quand une femme cessera d'avoir ses règles ? C'est la piste sur laquelle travaillent actuellement des chercheurs de la faculté de médecine de l'Université du Colorado, qui affirment que la surveillance des taux sanguins de ce que l'on appelle l'hormone anti-müllerienne (AMH), produite par les ovaires, pourrait un jour permettre aux médecins de prévoir l'apparition de la ménopause. Leur étude publiée explique que l'AMH, indispensable à la différenciation des sexes, peut servir d'indicateur en ce qui concerne la réserve ovarienne : chaque femme naît avec un « stock » d'ovocytes à vie, qui diminue au fur et à mesure de l'âge.

Ainsi, le pic d’AMH se situe entre 20 et 30 ans, et sa concentration décline progressivement jusqu’à la ménopause, où elle devient indétectable. Il est par exemple connu que les patientes souffrant d'un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), l’AMH présente une concentration sanguine deux à trois fois plus élevée, directement liée à la sévérité de la maladie. « Établir un moyen de mesurer le temps jusqu'à la dernière période menstruelle a longtemps été le Saint Graal de la recherche sur la ménopause. », explique le Pr Nanette Santoro, co-auteur de l'étude. « Les tests actuellement disponibles ne peuvent que nous aider à réduire la fenêtre à une période de quatre ans. »

Le niveau baisse significativement à l'approche de la ménopause

Avec ce test, les femmes bénéficieront d'une réponse pour une fenêtre allant de 12 à 24 mois. Un faible niveau d'AMH chez une femme de plus de 48 ans indique par exemple que la ménopause approche. Les chercheurs ont analysé les tests sanguins effectués sur 1 537 femmes âgées de 42 à 63 ans. L'étude consistait à suivre les changements dans la santé de ces femmes au cours de leur transition vers la ménopause. Pour chaque analyse de sang, les niveaux d'AMH ont été testés ainsi que ceux de l’hormone folliculo-stimulante (FSH), une autre hormone liée à la reproduction. La ménopause a été définie comme le fait de n'avoir aucun saignement menstruel pendant 12 mois consécutifs.

Les chercheurs ont utilisé un test plus sensible que ce qui était disponible auparavant, pour mesurer les niveaux d'AMH des participantes. Ce processus a permis de prédire le moment de la période menstruelle finale dans les 12 à 24 mois chez les femmes, à la fin de la quarantaine et au début de la cinquantaine. « Les chercheurs pensent depuis longtemps que l'AMH serait un marqueur important du délai avant la ménopause, mais les tests n'étaient pas suffisamment sensibles pour détecter des niveaux très bas qui se produisent au cours des deux années précédant la ménopause. », ajoutent les chercheurs dont les conclusions ont été publiées dans le “Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism”.

Ces derniers ajoutent : « Il aura fallu une grande cohorte qui a suivi les mêmes femmes année après année, de bien avant leur ménopause jusqu'à bien après, pour obtenir le type de données nécessaires afin de pouvoir démontrer la valeur prédictive de l'AMH. » Cette découverte a son importance car pour les patientes, le fait de savoir quand s'arrêteront définitivement leurs règles donne la possibilité de bien réfléchir en amont à certaines décisions médicales. Par exemple la possibilité d'arrêter leur contraception, ou la décision de demander un traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS), destiné à remplacer les œstrogènes et la progestérone qui n'est plus produite par l’organisme.

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