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Un traitement prometteur contre le trouble dysphorique prémenstruel à l'étude

Publié le par Alexandra Bresson

Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) est une forme sévère du syndrome prémenstruel, avec, au premier plan, des symptômes psychiatriques. Peu d'options thérapeutiques sont à disposition des femmes qui en souffrent, mais des chercheurs s'intéressent à une nouvelle classe de médicaments capables de soulager les symptômes mentaux.

En raison de changements hormonaux, certaines femmes peuvent ressentir certains symptômes dans les jours qui précèdent leurs règles, ce qu'on appelle le syndrome prémenstruel (SPM). Ces derniers peuvent se manifester de manière très diverse, à la fois sur le plan physique (seins douloureux et tendus, prise de poids, gonflements, maux de ventre, douleur dans les reins, etc.), mais aussi psychologique (tristesse, manque d’énergie, crises de larmes, irritabilité, impatience…). Il existe aussi une forme sévère du SPM, moins connue, appelée “trouble dysphorique prémenstruel” (TDPM), lorsque les symptômes sont si intenses qu’ils infligent une réelle détresse mentale significative.

Humeur dépressive, anxiété, diminution de l'intérêt pour les activités quotidiennes… Ces symptômes peuvent perturber la vie personnelle et professionnelle des femmes qui en souffrent. Selon des chercheurs de l'Université d’Uppsala, 3 à 5 % des femmes seraient concernées par ces symptômes mentaux invalidants. Ces derniers ont publié une étude mettant en avant les effets bénéfiques d'une nouvelle classe de médicament appelée “modulateur des récepteurs de la progestérone”. Le traitement testé, l'acétate d'ulipristal (UPA), se lie aux récepteurs de la progestérone dans le cerveau et les inhibe, il intéresse aussi les chercheurs pour traiter les fibromes utérins et l'endométriose.

Irritabilité, dépression… des symptômes soulagés

« Le mécanisme d'action du médicament donne un aperçu des mécanismes moléculaires potentiels sous-jacents à ce trouble psychiatrique et à son traitement », expliquent les chercheurs dont l'étude a été publiée dans la revue American Journal of Psychiatry. « Le modulateur des récepteurs de la progestérone réduit principalement les symptômes mentaux du TDPM, tels que l'irritabilité et la dépression. » Ces derniers ont mené un essai clinique dans lequel 95 femmes atteintes de TDPM ont été traitées avec 5 mg/jour de ce traitement ou un placebo pendant trois cycles de traitement de 28 jours. Le critère de jugement principal était un changement de gravité des symptômes entre le début et la fin du traitement.

Pour ce faire, un “score total prémenstruel” a été élaboré grâce à des évaluations quotidiennes via une application smartphone. « La moitié des femmes ayant reçu le traitement ont constaté une amélioration des symptômes mentaux, contre 21 % chez celles ayant reçu le placebo », affirment les chercheurs. Ainsi, l'amélioration moyenne du score après trois mois de traitement était de 41 % pour les femmes du groupe “UPA”. Les effets du traitement ont été évalués selon des sous-groupes de symptômes et outre une amélioration pour ceux de type “dépressifs”, des effets notables ont été notés en ce qui concerne la colère et l'irritabilité, mais aucun en ce qui concerne les symptômes d'ordre physique.

Une alternative bienvenue au traitement actuel ?

« Les effets secondaires étaient légers et le développement en cours de modulateurs des récepteurs de la progestérone bien tolérés en fera, nous l'espérons, une option de traitement pour les patientes », notent les chercheurs. La prochaine étape de l'étude consistera à étudier comment ce traitement agit précisément sur le cerveau chez les femmes concernées par ce trouble. À l’aide d'une IRM réalisée avant et pendant le traitement, il serait possible de trouver les signatures cérébrales qui peuvent expliquer le soulagement des symptômes. « Les résultats de la recherche seront une pièce importante du puzzle pour améliorer notre compréhension des mécanismes derrière le TDPM », ajoutent-ils.

Actuellement, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, de la famille des antidépresseurs, représentent le traitement de première intention du TDPM. Bien que ces médicaments soient très efficaces, ils ne conviennent pas à toutes les femmes en raison de nombreux effets indésirables : somnolence diurne, excitation, constipation, prise ou perte de poids, sécheresse de la bouche, baisse de la tension artérielle… C'est pourquoi « des options de traitement supplémentaires sont intéressantes », juge l'équipe scientifique. « De plus, il serait souhaitable d'avoir un traitement qui aborde plus spécifiquement les mécanismes sous-jacents à ce trouble psychiatrique », conclut-elle.

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