Cela faisait trois ans qu’il enseignait dans cet établissement de la banlieue parisienne, sur le thème de l’éducation aux médias. Depuis le mardi 20 juin, il sait qu’il n’y remettra plus les pieds.
Il fait chaud, très chaud !
Ce lundi 19 juin, Vincent, formateur belge résidant à Bruxelles, se rend comme de coutume dans cetteécole francilienne afin de dispenser ses cours. Seulement, depuis plusieurs jours, le thermomètre ne cesse de grimper dans la capitale, avoisinant les 30°C. Alors, afin de ne pas avoir trop chaud, il décide de troquer son pantalon pour un bermuda. En début d’après-midi pourtant, un membre de la direction de l’établissement – il préfère garder le nom secret – fait irruption dans sa salle de cours. On lui demande de partir, explique-t-il au Parisien, qui retrace dans son édition du jour cette histoire rocambolesque. La raison de cette requête ? Sa tenue donc, c’est-à-dire son bermuda, qui ne serait pas approprié. Le professeur demande alors à ce qu’on lui montre le paragraphe du règlement intérieur où est précisée cette interdiction. Bien sûr, aucune mention n’est stipulée.
« Je vais vous demander de partir »
Un brin provocateur, il demande alors s’il peut venir enseigner en jupe. La réponse est oui. Le lendemain donc, Vincent arrive habillé d’une jupe bleue et blanche du meilleur effet. Mais très vite, il est arrêté par la directrice adjointe qui lui dit : « Monsieur, je vais vous demander de partir. » Vincent souhaite alors avoir une explication avec le directeur de l’école. Afin de garder une preuve de sa bonne foi, il enregistre la conversation. Le dirigeant lui signifie qu’il est dans un établissement privé et lui reproche d’être dans « la provocation ».
« Je trouve ça assez pathétique »
Au Parisien, Vincent explique avoir du mal à digérer cette décision : « Ils ne peuvent pas le justifier (son renvoi, ndlr). Si je suis venu en jupe, c’est parce qu’on m’a dit la veille que légalement je pouvais le faire. Je trouve ça assez pathétique, ça fait trois ans que je viens et que les retours sont super positifs ». Il affirme par ailleurs que « de nombreux profs sont passés le voir à l’entrée pour lui apporter discrètement leur soutien. »
« Il y a un vrai enjeu de société autour de cela »
Surtout, le formateur pointe un autre problème, la météo et le réchauffement climatique : « Je ne suis pas contre le fait qu’il y ait des règles de bonne tenue, assure-t-il au Parisien. Mais il y a un vrai enjeu de société autour de cela, les règles doivent s’adapter à la météo, surtout avec la réalité du réchauffement climatique. Quand on est défoncé par la chaleur, on est incapables d’apprendre dans de bonnes conditions ». Une piste de réflexion intéressante qui pourrait, à l’avenir, inciter certains chefs d’établissement (et d’entreprise) à assouplir leurs règlements.
✅Ça y est, je suis parti de l'école où je devais donner cours et dont j'ai été exclu.
— Vincent Flibustier 👽 (@vinceflibustier) June 20, 2023
👉J'ai croisé le directeur.
👉 Je refais un résumé de toute l'histoire avec son épilogue.
Je n'ai pas fait ça pour troller ou pour faire une blague je pense que c'est un vrai sujet de société pic.twitter.com/QrI27wi6l3