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Un gynécologue accusé de viols suscite une nouvelle polémique

Publié le par Véronique Bertrand

Démis de ses fonctions pour “violences obstétricales”, le Pr Daraï devait intervenir lors d’un congrès de gynécologues. Un collectif féministe estimait que ce serait le “Congrès de la honte”.

Le Pr Emile Daraï, chef de service gynécologie à l’hôpital Tenon à Paris, a été démis de ses fonctions en décembre 2021, par suite de plusieurs plaintes pour viol. Il fait depuis l’objet d’une enquête pour “violences obstétricales”. Malgré tout, il continue d’exercer à l’hôpital Tenon.

Un appel à manifester

Du 11 au 13 mai se tient le Congrès “Paris Santé Femmes”, organisé par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français. Le Pr Emile Daraï, visé par 25 plaintes au pénal, devait y faire deux communications : l’une sur les actualités en sénologie, l’autre sur le cancer du col de l’utérus.

Mais ces interventions ont été repérées par des organisations féministes, dont le collectif “Stop aux violences obstétricales et gynécologiques”, qui a appelé à manifester contre sa présence, ce jour dès 8 h 30 devant le Parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris. Pour ce collectif, la participation du Pr Emile Daraï revenait à avoir un “congrès de la honte”. Sa présence était également dénoncée par le Collectif interassociatif autour de la naissance (Ciane).

Sa participation annulée

Face à l’animosité que créait sa présence, le Pr Emile Daraï a décidé d’annuler sa participation. S’il n’est pas, à ce jour, condamné par la justice et donc présumé innocent, il fait l’objet d’une information judiciaire pour “violences par personne chargée d’une mission de service public”.

Le collectif ‘Stop aux violences obstétricales et gynécologiques” se réjouit de cette première victoire, mais demande au Collège national des gynécologues et obstétriciens français, de faire des excuses à toutes les patientes, de s’engager à ce qu’à l’avenir plus aucun médecin visé par une procédure judiciaire ne soit invité à s’exprimer en congrès, et d’émettre un avis en faveur de la suspension du Pr Daraï.

Des démissions

En raison de la polémique suscitée par la présence du Pr Emile Daraï au colloque et par son annulation tardive, deux membres du Collège national des gynécologues et obstétriciens français ont démissionné : la présidente de la commission “Probité et bienveillance”, Amina Yamgnage, en février dernier, et le vice-président Pierre Panel, le week-end dernier.

Pour l’instant, la présence du Pr Daraï est toujours prévue les 16 et 17 juin prochains au 6e Congrès européen sur l’endométriose, qui doit se tenir à Bordeaux.