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Un DIU (aussi nommé “stérilet”) pourrait prévenir le cancer de l'endomètre chez les femmes à risque

Publié le par Alexandra Bresson

Une étude révèle qu'un dispositif intra-utérin (DIU) hormonal, communément nommé “stérilet” pourrait être une option de traitement efficace pour certaines femmes susceptibles de présenter un cancer de l'endomètre, notamment celles souhaitant préserver leur fertilité.

Pour certaines patientes avec un cancer de l'endomètre précoce ou une condition précancéreuse, une hystérectomie peut ne pas être une bonne option en raison de problèmes de santé graves ou d'un désir d'enfant. Des chercheurs de l'Université du Queensland à Brisbane (Australie) pourraient bien avoir trouvé une alternative moins invasive, qui plus est déjà connue : le dispositif intra-utérin hormonal (stérilet) hormonal. Leur étude publiée dans « Gynaecologic Oncology » a consisté à mener un essai de phase II, avec 165 patientes atteintes d'un cancer de l'endomètre en Australie et Nouvelle-Zélande, pour savoir si cette solution pouvait réduire le besoin de chirurgie et préserver la fertilité.

« Le traitement standard du cancer de l'endomètre à un stade précoce est une hystérectomie totale, et bien que la chirurgie soit sûre et efficace pour la plupart des patientes, deux groupes de femmes sont mal servies avec cette stratégie. Il s'agit des jeunes femmes qui veulent conserver leur fertilité, et des femmes qui obèses et qui souffrent de nombreuses maladies, telles que des maladies cardiaques, rénales ou pulmonaires. », explique le Dr Andreas Obermair, principal auteur de l'étude. Les chercheurs ont examiné les réponses de 47 femmes d'une moyenne d'âge de 53 ans traitées avec un DIU et de la metformine, un médicament contre le diabète qui a une activité anticancéreuse potentielle.

Une alternative très profitable en cas d'état précancéreux

En parallèle, 47 autres femmes ont reçu un DIU et ont participé à un programme de perte de poids. Les résultats après six mois d'étude allaient de 57% d'efficacité pour les femmes avec un DIU et un traitement par metformine à 67% d'efficacité pour les femmes avec un DIU et une perte de poids. Par ailleurs, ce traitement s'est avéré complètement efficace à 82% pour les femmes avec un précurseur du cancer de l'endomètre appelé hyperplasie atypique de l’endomètre (prolifération excessive de cellules anormales) et à 43% pour celles atteintes d'un cancer de l'endomètre. Mais l'équipe scientifique note que ces bons résultats ne signifient pas que les femmes sont guéries car le cancer peut réapparaître.

« L'essai a également montré qu'avec la perte de poids, le nouveau traitement était plus efficace avec un taux de réponse de 67%, et que les effets secondaires étaient rares. », ajoute le Dr Andreas Obermair. Autre précision faites par ses soins : toutes les patientes ne sont pas de mauvaises candidates à l'hystérectomie totale (ablation du corps et col de l'utérus) avec salpingo-ovariectomie bilatérale (ablation des trompes et des deux ovaires). « Les résultats profitent aux femmes qui ont un risque déraisonnablement élevé de complications de la chirurgie du cancer de l'endomètre et aux femmes plus jeunes diagnostiquées d'un cancer à un stade précoce qui souhaitent conserver leur fertilité. »

Bien que ces résultats soient positifs, les chercheurs comptent poursuivre leur étude, afin de trouver le moyen de prédire la réponse, ou la non-réponse, d'une patiente à ce traitement : il est en effet important d'identifier pourquoi il n'a fonctionné que pour 43% des patientes atteintes de cancer. « Je ne suggère pas que le traitement standard du cancer de l'endomètre doive passer de la chirurgie au stérilet hormonal. Je suggère seulement qu'un sous-groupe de femmes, environ 10 à 20% qui sont de très pauvres candidates à la chirurgie, devrait se voir proposer une alternative. », conclut le médecin. A noter que le cancer de l'endomètre est la 4e cause de cancer chez la femme en France.

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