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Un couple homosexuel obligé de rendre le bébé qu'il a adopté 19 mois plus tôt

Publié le par Mathilde Saez

Alors qu’ils formaient une vraie famille depuis plus d’un an et demi, un couple d’homosexuels et leur fils vont être séparés. Un véritable déchirement pour les parents adoptifs.

Il y a 19 mois, deux Belges, Manish et Michaël, accueillent chez eux un petit garçon,  né seulement cinq jours plus tôt. La mère biologique ne s’oppose pas à ce que son bébé soit adopté par un couple homosexuel et donne son accord auprès de l’agence d’adoption « Adoptie Huis », basée à Anvers.

La mère donne son accord

Trois mois plus tard, et alors que son bébé vit désormais sous le toit du couple, la mère remplit devant un notaire les papiers officiels pour finaliser d’adoption. Dès lors, Manish et Michaël se considèrent comme les véritables parents adoptifs du petit Manaël. Et le fait que l’adoption doive encore être confirmée par le Tribunal de famille ne leur apparaît que comme une simple formalité. « Jusque-là, nous étions seulement les gardiens de l'enfant, après la signature du consentement par la mère, nous nous sentions enfin des parents », raconte Manish à la télévision publique belge (RTBF).

Mais il faut savoir qu’en Belgique, la mère biologique dispose d’un délai de six mois pour se rétracter après le dépôt du dossier devant le Tribunal de la famille. La mauvaise nouvelle tombe en février 2017 : la mère vient de changer d’avis et souhaite récupérer Manaël, alors âgé de 10 mois. Le tribunal n’ayant toujours pas confirmé l’adoption, la mère biologique est dans son droit. « C'est correct d'un point de vue juridique, mais humainement, cela reste un drame », déplore Iris Vandeborre, la directrice de l'agence d'adoption, qui souligne que « c'est la première fois (qu’elle est) confrontée à cela en 25 ans ».

Un drame humain

Les parents adoptifs tentent alors une procédure en appel, en vain. « Le juge estime que l'intérêt de l'enfant est de retourner dans sa famille biologique, et il ne prend pas en compte le temps qu'il a déjà passé avec nous, ni le fait que la maman a changé d'avis aussi tard dans la procédure. Aucune enquête sociale n'a été demandée », regrette Michaël.

Aujourd’hui, Manish et Michaël profitent au maximum du temps qu’il leur reste avec le petit Manaël, âgé désormais de 19 mois. Pour assurer la transition, ils restent « famille d’accueil » du petit garçon, et doivent le présenter tous les mercredis à sa mère biologique. « On n'arrive pas à se mettre dans la tête qu'il n'est plus notre fils, ni qu'un jour, il ne vivra plus avec nous », déclare Manish. « C'est terriblement difficile mais on le fait bien sûr dans l'intérêt de Manaël. C'est lui seul qui compte pour nous, finalement. »