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Troubles pédopsychiatriques : en augmentation depuis la pandémie de Covid-19

Publié le par Stella Roca

Le 3 août, le psychiatre Richard Delorme s’inquiétait de la hausse des troubles
psychiatriques chez les enfants, dans une tribune chez nos confrères du Monde.

On fait le point.

D’après le psychiatre Richard Delorme, la pandémie de Covid-19 a nettement « accentué les
frustrations et les souffrances des enfants »
. Des politiques de prévention et de sensibilisation bien plus ambitieuses deviennent donc essentielles pour lutter contre le malheur et les angoisses de ces derniers.

Enfants : deux fois plus d’urgences psychiatriques

Si l’on compare la situation depuis septembre 2020 aux dix années précédentes, l’hôpital Robert-Debré du nord-est de Paris, accueille deux fois plus d’enfants« pour des urgences psychiatriques » et deux à trois fois plus de patients de moins de 16 ans qui ont essayé d’attenter à leur vie.

Les raisons ? Des enfants et adolescents qui arrivent à l’hôpital « déprimés, anxieux, amaigris, sans sommeil », ayant vu leur mal-être aggravé par le contexte sanitaire. Le mois de mars 2021 restera, selon le médecin Richard Delorme, le mois le plus difficile qu’il ait connu. Il confie de plus que les arrivées aux urgences n’ont pas baissé les mois qui ont suivi.

Des inégalités sociales qui favorisent les troubles psychiatriques

Le gouvernement a tenté de moduler le confinement des plus jeunes, en gardant notamment les écoles ouvertes pour ne pas aggraver les inégalités sociales. Mais cela n’a pas suffi à réduire les disparités territoriales. En effet, d’après le psychiatre, « les inégalités sociales fortes dont souffre le nord-est de l’Ile-de-France expliquent en partie cette situation préoccupante ».

Selon l’Observatoire des inégalités, plus de 3 enfants sur 5 issus des familles les plus pauvres ne partent pas en vacances à cause des revenus modestes des parents, favorisant l’isolement, les maltraitances, les pensées suicidaires et les souffrances psychologiques.

Investir dans l’enfance à travers la sensibilisation et la prévention

Les difficultés économiques des pays, liées en partie au Covid-19, empêchent des politiques plus ambitieuses pour les jeunes. Mais le psychiatre réclame tout de même un plan d’action concret. Le but ? Lutter contre « la souffrance psychique, constatée chaque jour, d’une génération d’enfants ».

En pratique, le renforcement des liens familiaux, le développement des compétences des parents, ainsi que la sensibilisation des professeurs, permettraient de prévenir le mal-être des enfants et de les soutenir lors de crises. Favoriser un équitable accès aux soins pour lutter contre les disparités territoriales réduira par ailleurs le temps d’attente pour consulter dans des centres médico-psycho.

Certains pays ont déjà mis en place un « positiv parenting program », dont la vocation est de
« favoriser la gestion émotionnelle et prévenir la violence intrafamiliale ». Enfin, des outils numériques comme « CléPsy », un site dédié aux problèmes pédopsychiatriques doivent se développer partout en France, afin de venir en aide aux enfants en grande souffrance et à leurs proches.