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Suicide de Lucas, victime de harcèlement scolaire : sa maman s'exprime pour la première fois

Publié le par Mathilde Saez

Vingt jours après la mort de son fils Lucas, qui ému la France entière, Séverine a choisi de s'exprimer face à la presse. Elle souhaite porter un message fort et protéger les enfants victimes, comme son petit garçon, de harcèlement scolaire.

Séverine s'est d'abord exprimée dans les colonnes de Vosges Matin avant de donner une conférence de presse ce samedi 28 janvier 2023. Si malgré la douleur, elle s'est décidée à parler, c'est pour lancer un appel courageux à tous les parents et tous les enfants victimes de harcèlement. Le 7 janvier dernier, son fils Lucas, 13 ans, s'est donné la mort. Il subissait depuis une longue période les moqueries répétées de ses camarades, notamment en raison de son homosexualité.

Libre d'être soi-même

"Parlez-en ! N’ayez pas peur, à qui que ce soit, parlez-en ! Il faut se libérer. Ne pas le prendre comme une faute. (...) Il y a une oreille attentive, toujours quelqu’un qui peut aider, la famille, les amis, un psychologue, la police… Il ne faut pas craindre les représailles", implore Séverine en s'adressant à toutes les victimes de harcèlement, qu'il soit scolaire ou sur les réseaux sociaux. Son message est aussi un appel à la liberté. La liberté d'être soi-même : "Il faut être libre. Il faut s'aimer soi-même. Il faut vivre !" Et aux parents de prendre en compte cette parole et de soutenir son enfant, jusqu'au bout. Lucas avait bien évoqué des problèmes de harcèlement dans son collège, mais malgré les signalements faits auprès de l'établissement, rien n'avait été fait. "Beaucoup de monde a des torts" regrette la maman endeuillée.

Quatre adolescents en garde à vue

Du côté de l'avancement de l'enquête, celle-ci a permis le placement en garde à vue de quatre adolescents, scolarisés dans le même établissement et suspectés d'être auteurs de moqueries envers Lucas. Séverine souhaite qu'ils "reconnaissent leurs torts et surtout que quelque chose soit réalisé afin qu'ils ne recommencent plus". "Lors de leurs auditions, les mis en cause, deux filles et deux garçons âgés de 13 ans, scolarisés dans le même établissement que Lucas, ont uniquement admis avoir proféré à plusieurs reprises des moqueries à l'encontre de leur camarade", a déclaré le procureur de la République Frédéric Nahon, qui a précisé qu'ils feront l'objet "d'une évaluation par la protection judiciaire de la jeunesse avant leur jugement". 

Dimanche 5 février, une marche blanche en hommage à Lucas sera organisée à Epinal. Séverine souhaite y porter un message d'espoir pour tous les enfants en souffrance et pour leurs familles. Elle espère aussi que justice sera faite pour son fils.