« Si chacun avait fait son travail pour protéger Lindsay, elle serait vivante » a déclaré Betty, la maman de la jeune Lindsay, qui s’est donné la mort le 12 mai dernier, ne supportant plus le harcèlement qu’elle subissait dans son collège. Lors de la conférence de presse donnée ce matin à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), l’avocat de la famille a lu une lettre signée par Lindsay et écrite un mois avant son passage à l’acte : « Si vous lisez cette lettre, c’est que je ne suis peut-être plus là. Je n’en pouvais plus des insultes, moqueries et menaces. Rien ne les arrêtera, elles me voudront toujours du mal […] Pardon maman. […] J’espère que ce que j’ai fait servira à quelque chose, elles penseront qu’elles ont gagné et elles arrêteront. Faites attention à Maëlys, à vous, au revoir. »
La famille porte plainte contre Facebook et Instagram
Pendant des mois, Lindsay a parlé à sa maman « des insultes, menaces, moqueries, tags abominables ». Des alertes ont été données au sein de l’établissement et deux plaintes avaient été déposées par la famille mais les réponses n’ont pas été à la hauteur de la gravité de la situation. « J’ai tout essayé, on n’a pas été aidés, on a été lâchés », confie très émue la mère de Lindsay. « On n’a été aidés ni avant, ni pendant, ni après. » Elle ajoute que lorsque l’adolescente est venue parler avec son chef d’établissement, celui-ci aurait répondu : « tu m’embêtes avec tes bêtises, ça reste entre vous, on a autre chose à faire ».
La famille de Lindsay annonce ce jeudi le dépôt de quatre plaintes pour « non-assistance à personne en danger » contre le directeur du collège de Vendin-le-Veil, contre l’Académie de Lille, contre les policiers qui ont recueilli les plaintes, et contre Instagram et Facebook France. Pour le moment, quatre mineurs ont été mis en examen dans ce dossier pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide », dans le cadre d’une information judiciaire.
Le harcèlement scolaire est un nouveau défi pour le ministère de l’éducation nationale. Un dispositif de prévention du harcèlement scolaire, le programme pHARe, expérimenté depuis 2019 dans les écoles élémentaires et les collèges de six académies, doit achever cette année sa généralisation. « Toutes mes pensées pour Lindsay et ses proches alors que des attaques ignobles se poursuivent sur les réseaux sociaux », a tweeté mercredi le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye. « Le harcèlement n’a pas sa place à l’École. »