Son jeune âge rendait déjà le drame poignant, mais les révélations de ses proches viennent encore un peu plus appuyer la cruauté de la situation.
« Pas vraiment motivé » selon sa tante
Suleman Dawood, âgé de 19 ans, comptait parmi les cinq passagers déclarés morts du Titan, après l'implosion du sous-marin disparu près du Titanic dans l'Atlantique Nord. Le jeune homme avait pris place à bord de l’appareil au côté de son père Shahzada Dawood, un homme d’affaires pakistanais de 48 ans à la nationalité britannique, et il était le plus jeune passager du submersible. La tournure dramatique de l’expédition aurait-elle pu être évitée ? L’étudiant à l’Université de Glasgow avait en tous cas donné quelques signes de nervosité à sa famille. Sa tante Azmeh Dawood a assuré à plusieurs reprises, à NBC News, que son neveu avait avoué à un proche qu’il n’était « pas vraiment motivé » et qu’il se sentait « terrifié ».
Faire plaisir pour la fête des pères
Mais Suleman aurait décidé de passer outre ses appréhensions car le voyage se déroulait au moment de la fête des pères et qu’il voulait faire plaisir au sien, fasciné par l’épave du Titanic. « Il avait la sensation que ce n’était pas ok. Il n’était pas très à l’aise à l’idée de le faire. Mais c’était la fête des pères, c’était une expérience pour se rapprocher. Et il voulait vivre l’aventure d’une vie comme son père », a expliqué Azmeh Dawood, la soeur aînée de Shahzada.
Une passion née dans l’enfance
Concernant son défunt frère, Azmeh Dawood a raconté que sa passion remontait à sa plus tendre enfance, expliquant qu’enfant, Shahazada regardait en boucle Atlantique, latitude 41°, de Roy Ward Baker consacré au naufrage du paquebot. Homme d’affaires richissime, vice-président d’un conglomérat spécialisé dans les engrais qui possédait aussi des intérêts dans l’énergie, la pétrochimie et les télécommunications, Shahzada Dawood vivait en Grande-Bretagne avec son épouse Christine et leurs deux enfants, Alina et Suleman. Suleman venait d’achever sa première année d’études de commerce à l’Université de Glasgow.
Une inquiétude partagée par un autre passager
Suleman Dawood n’était le seul passager inquiet de l’expédition. Le Français Paul-Henri Nargeolet, ancien de la Marine française et expert des submersibles, avait participé à des dizaines de plongées sur l’épave du paquebot échoué en 1912 et n’avait pas hésité à dire qu’il était « dubitatif » à l’idée de prendre part à ce voyage sous l’eau. « Lorsque je l’ai eu au téléphone 48 heures avant le début de cette mission, quand on a évoqué ce sous-marin, il m’a dit ‘je ne te cache pas que je suis un peu dubitatif, c’est assez intrigant, mais ça m’intéresse de voir comment ça marche », a rapporté Michel L’Hour, archéologue de renom et ami de l’expert disparu.