Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Somnolence au volant : la fatigue se détecte dans la salive

Publié le par Alexandra Bresson

A l'occasion des départ en vacances, souvent synonymes de nuits écourtées, la Fondation VINCI Autoroutes publie les premiers enseignements d’une étude inédite sur le dépistage biologique de la privation de sommeil. Ce dernier est possible grâce à des marqueurs présents dans la salive et a permis de confirmer qu'elle génère des épisodes de somnolence, une baisse de l’attention, ainsi qu’une perturbation de l’humeur, préjudiciables à une conduite sûre et apaisée.

Et si le manque de sommeil pouvait se retrouver biologiquement dans la salive ? C'est actuellement l'objet de travaux menés par le Centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu - Université Paris Descartes qui révèlent qu’une privation partielle de sommeil pendant deux nuits modifie des marqueurs biologiques présents dans la salive. Une étude inédite réalisée dans le cadre du programme de recherche scientifique dédié à la prévention de la somnolence et de l’inattention au volant de la Fondation VINCI Autoroutes. « Elle confirme les effets délétères de la privation de sommeil qui peuvent avoir des conséquences graves lorsque l’on conduit.», explique Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation VINCI Autoroutes.

L’étude a mesuré dans la salive les biomarqueurs sensibles àla dette de sommeil, tels que le cortisol et l’α-amylase chez des sujets jeunes et en bonne santé exposés à une privation partielle de sommeil. Des prélèvements salivaires ont été effectués après une période de deux nuits consécutives limitées à trois heures de sommeil par nuit (entre 3h et 6h du matin) et analysés à intervalles réguliers. Les résultats montrent des niveaux plus faibles de cortisol enregistrés dans la matinée (- 37 %) et d’α-amylase enregistrés dans l’après-midi (- 15 %) après la privation de sommeil, ces variations pouvant être analysées comme des indices biologiques du manque de sommeil.

L'inattention et le stress en hausse significative

Selon le professeur Damien Léger, responsable du Centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu, « cette étude confirme que la privation de sommeil provoque une modification biologique dans notre organisme dès les premières heures. Elle nous conforte dans la poursuite de recherches sans pour autant permettre, à ce stade, d’élaborer des outils individuels de prévention des accidents liés à la somnolence. » En même temps que les prélèvements salivaires, les chercheurs ont évalué le degré de somnolence des participants mais aussi leur degré d'attention. Dans le premier cas, l'analyse a montré des niveaux nettement plus élevés de somnolence suite à la restriction de sommeil (+72%).

Dans le second cas, les mesures font apparaître des niveaux significativement plus élevés d’oublis (+120%) et d’erreurs telles que les « fausses alarmes » (réaction du sujet malgré l’absence de stimulus) deux fois plus nombreuses suite à la privation de sommeil. Sur le plan comportemental, les échelles du niveau de calme et de tension utilisées après chaque prélèvement salivaire et le «Profil des états d’humeur » (permet d’évaluer son humeur sur sept dimensions : tension, anxiété, fatigue, dépression...) révèlent une diminution de la sensation de calme et une augmentation des niveaux de tension, de fatigue ressentie (multipliés par 3), d’agressivité (multipliés par 2) et d’états confusionnels (multipliés par 2).

À ces sentiments sont aussi associés une diminution de la sensation de vigueur et de sociabilité : le comportement se trouve donc altéré par le manque de sommeil. Ces résultats ont leur importance puisque selon la Sécurité routière, un accident mortel sur trois sur autoroute est associé à la somnolence. « Pourtant, les usagers de la route ont souvent du mal à évaluer ce risque et ses conséquences. », indique-t-elle. C'est pourquoi plusieurs mesures sont recommandées au moment de prendre le volant : faire une nuit complète de sommeil la veille du départ, éviter de partir entre 22h et 6h, effectuer des pauses toutes les deux heures, s’arrêter sur une aire dès les premiers signes de fatigue et ne pas hésiter à changer régulièrement de conducteur.