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« Signalement Tique » : plus de 4000 piqûres signalées d'après l'application

Publié le par Alexandra Bresson

“Signalement Tique” est une application pour smartphones qui encourage la participation des citoyens à une collecte massive d’informations sur les tiques qui ont piqué les humains ou les animaux. Bientôt un an après son lancement, son utilisation a permis de faire émerger certaines connaissances.

Le mois de mai marquant le début du pic d’activité des tiques dans l’environnement, mieux vaut donc savoir où se trouve le parasite pour éviter de se faire piquer. C'est dans ce but que l'Inra a mis au point l'application gratuite « Signalement Tique » qui permet d’indiquer notamment la date et le lieu de la piqûre, mais aussi les conditions écologiques du lieu de la piqûre. Les données collectées par cette application sont automatiquement intégrées à une base de données, et un « pipeline » informatique génère la cartographie des piqûres, consultable en temps réel grâce à cette application. Enfin, il est proposé aux personnes d’envoyer la tique piqueuse à une adresse unique afin qu'elle soit analysée.

L'Inra* vient d'établir pour la deuxième fois le bilan de son efficacité depuis son lancement en juillet 2017 : plus de 31 000 téléchargements, plus 4 000 signalements de piqûre et 500 tiques ont été envoyés par les citoyens. En moyenne, son utilisation a permis de comptabiliser 10 à 15 signalements par jour chez l'homme, mais aussi chez les animaux. Ce sont ainsi 1254 piqûres qui ont été signalées chez ces derniers, dont 45% chez les chiens, 44% chez les chats, 6% chez les chevaux et 5% chez les vaches. « L’initiative Signalement Tique a été très bien accueillie et la participation a été très importante, ce qui nous a permis d’obtenir des données précieuses pour la prévention. », estime l'Inra.

Quel endroit est le plus à risque ?

Parmi les populations les plus touchées, les 20-30 ans comptabilisent 30% des piqûres signalées, suivis de près par les 40-60 ans (26%). Les enfants et adolescents sont également concernés puisque les 5-20 ans regroupent 17% des piqûres signalées, 12% pour les 0-5 ans. Quant aux lieux les plus risqués, les résultats de l'application indiquent qu'il s'agit des massifs forestiers en premier lieu, avec 53% des piqûres recensées. Mais, plus étonnant, elle évoque aussi les jardins privés (27%). Selon l'Inra, « cette constatation change notre perception sur le risque et ouvre de nouvelles questions de recherche sur les moyens à mobiliser pour atténuer le risque dans les espaces urbanisés très fréquentés. »

Au niveau temporel, les experts ont observé une forte diminution des piqûres signalées en hiver, mais pas un arrêt total. Puis une reprise importante dès les premiers beaux jours début mars. « Les données collectées sont extrêmement précieuses et sont utilisées par une dizaine d’équipes scientifiques dans les domaines de la géographie, la biologie, la médecine, l’écologie de la santé et les sciences humaines », concluent-ils. A noter que cette application a été développée dans le cadre du « Plan Lyme », du nom de la maladie qui peut être transmise lors d’une piqûre de tique infectée par une bactérie, lancée par le ministère de la Santé en 2016 dans le but de développer les connaissances dans ce domaine.

*Institut national de la recherche agronomique

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