Chose promise, chose due. Au début du mois, le PDG de Carrefour promettait de mettre en place en système pour dénoncer la "shrinkflation", un mot barbare pour une pratique qu'il l'est (presque) tout autant : réduire la taille du contenu d'un produit tout en augmentant son prix. Le consommateur est alors doublement perdant, et il ne s'en même pas forcément compte ! Face à cette méthode honteuse, les enseignes de supermarchés tiennent à se mettre du côté de leur clientèle et non pas des industriels. C'est ainsi que Carrefour et Intermarché ont pris l'initiative d'accoler une étiquettes sur les produits concernés afin d'alerter leurs clients.
Quels sont les produits concernés par la shrinklfation ?
Ils sont environ une vingtaine dans les rayons des magasins Carrefour. Des produits de grandes marques, très populaires chez les consommateurs. On peut citer par exemple une bouteille de Lipton IceTea dont le prix au litre augmente de plus de 40%, alors que la contenance de la bouteille passe de 1,5 à 1,25 litre ; des bacs de glace La Laitière moins grands qu'auparavant, dont le prix fait un bond de 30% ; des tablettes de chocolat Lindt qui perdent 20 grammes et dont le prix progresse de 20%... La cellule CheckNews du journal Libération a tout épluché. Voici la liste des produits concernés par la shrinkflation :
- Neuf paquets de glace (Viennetta, Côte d’or, Milka, Oreo, Daim, la Laitière)
- Quatre boîtes de capsules de café
- Trois boissons d’Ice Tea Lipton
- Trois boîtes de chocolats Lindt
- Deux paquets de chips Lay’s
- Deux aérosols pour faire le ménage Pliz
- Un pot de mayonnaise Amora
- Une boîte de poisson surgelé Findus
60 Millions de Consommateurs dénonce une communication hyprocrite
Si l'ont peut se féliciter de l'initiative des enseignes de supermarchés qui alertent les consommateurs, le magazine 60 Millions de Consommateurs tient à relativiser la campagne menée par Carrefour pour se ranger du côté "des gentils". Pour le journaliste Lionel Maugain il s'agit "non seulement, d'une opération de communication, mais c'est particulièrement gonflé [...] de faire tout ce tambourinage autour de l'inflation masquée, alors qu'eux-mêmes ont démarré au mois de mai".
Selon lui, l'enseigne Carrefour aurait elle aussi pratiqué la shrinkflation avant de se positionner en cheval blanc du consommateur. Lionel Maugain prend pour exemple la "gamme de premier prix en légumes, à 0,99 euros". Pour "tenir cette promesse, Carrefour est passé d'un paquet de trois salades sucrines à deux sucrines", explique-t-il. Idem pour les sacs de pomme de terre : l'entreprise a réduit leur contenance "d'1,5kg à 1kg, pour rester à 0,99 euros". Industriels et géants de la distribution, tous dans le même panier (à salade) ?
