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Sexualité : la masturbation favoriserait la fertilité et préviendrait les IST

Publié le par Luna Desanglois

Une étude de la docteure Matilda Brindle analyse les comportements masturbatoires de nos plus proches cousins les primates. Ses résultats surprenants nous incitent à reconsidérer le tabou autour de cette pratique…

Parfois considéré comme déviant et contre-nature, le plaisir sexuel individuel détient plus de ressources qu’on ne le soupçonne. C’est l’objet d’une étude du College of London menée par Matilda Brindle et son équipe de biologistes. L’objectif ? Etudier les tréfonds de cette pratique taboue. Datation, richesses, similitudes : l’étude menée sur les primates nous en apprend plus sur nos propres corps.

Qu’est-ce que la masturbation ?

Selon Le Robert, « la masturbation est une pratique qui consiste à provoquer (sur soi-même ou sur un, une partenaire) le plaisir sexuel par des contacts manuels [ou à l’aide d’objets divers] ». La masturbation, souvent taboue, est en réalité une pratique naturelle et commune à quasi tous les mammifères. Elle est, cependant, principalement pratiquée chez les primates… dont font partie les êtres humains !

La masturbation : une pratique héritée d’un ancêtre commun

Le premier élément de recherche de la docteure Matilda Brindle est la datation de la masturbation. Si répandue, la pratique ne fait pour autant que très peu objet d’analyse (qu’elle soit animale ou humaine). Elle est également davantage étudiée chez le mâle que chez la femelle qui, pourtant, la pratique également.

Pour autant, l’étude des pratiques sexuelles est essentielle pour penser l’évolution humaine. S’intéressant ainsi aux similitudes manifestement fortes entre l’Homme et le Singe, l’équipe de recherche a ainsi découvert un ancêtre commun à l’origine de la masturbation. En effet, selon eux, la masturbation est apparue il y a 40 millions d’années !

« Aucun individu des deux espèces ne s’est réveillé un jour et s’est mis à se masturber », nous dit Matilda Brindle, « c’est une habitude très ancienne qui s’est installée et transmise progressivement au cours de l’évolution ». Pratiquée dès l’ère de l’Eocène, la masturbation était un moyen efficace pour permettre une reproduction plus rapide. L’évolution de cette pratique, que l’on connaît aujourd’hui davantage comme un plaisir individuel, a cependant gardé les bénéfices pour lesquels la masturbation était à l’origine pratiquée.

Quels bénéfices à la masturbation ?

Favoriser la reproduction

Nos ancêtres utilisaient ainsi la masturbation avant l’accouplement pour pouvoir rapidement rendre la femelle féconde et ainsi éviter, pour les mâles de rangs inférieurs, de se faire interrompre par des mâles plus dominants. Certes, on vous l’accorde, cette pratique-ci n’est plus vraiment populaire chez l’Homme…

Cependant, ces études ont permis de comprendre que la masturbation permettait également de « garder les spermatozoïdes en forme ». L’homme tout comme le singe, après masturbation, détiendrait une semence de meilleure qualité, qui permettrait ainsi d’établir une augmentation du succès reproductif masculin. Du côté féminin, on découvre que le plaisir féminin développe un environnement plus propice à l’accueil des spermatozoïdes. Un environnement permis notamment par l’augmentation du pH vaginal ou encore les contractions de l’utérus.

Prévenir les IST

La poursuite de l’étude développe également une théorie basée sur de nombreuses observations. La masturbation après accouplement, très répandue chez les singes, permettrait à nos cousins primates d’évacuer tous les corps étrangers, une sorte d’hygiène intime automatique pour prévenir les maladies sexuellement transmissibles.

Une solution naturelle toute trouvée, bien que l’on ne vous en voudra pas de favoriser les protections modernes en la matière (protégez-vous !) … D’autant plus qu’il est important de noter que cette pratique post-reproduction ne serait effective que chez le mâle. En effet, si l’excitation féminine permet un meilleur accueil aux spermatozoïdes, elle permet également un plus fort ancrage des agents pathogènes.

Une pratique naturelle et multitâche !

Enfin, bien au-delà des analyses scientifiques et des recours à la fécondité, la masturbation est une pratique qui cache encore de nombreux bienfaits : somnifère naturel, producteur d’endorphines ou encore prise de confiance en soi… Pratiquer la masturbation est bon pour le corps et pour l’esprit !

Qui de mieux que Matilda Brindle pour conclure sur le caractère naturel de la pratique : « Aux personnes qui estiment que la masturbation est un vice contre-nature, cette étude prouve que c’est tout le contraire. C’est un geste qui a permis à nos ancêtres de se reproduire. Sans cela, nous ne serions certainement pas là ».