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Sévérité des parents : une étude détaille son impact sur le développement cérébral de l’enfant

Publié le par Hélène Bour

Dans une nouvelle étude scientifique, des chercheurs se sont attelés à mettre en évidence les éventuelles conséquences cérébrales d’une éducation parentale sévère et stricte. Leurs observations sont édifiantes.

Selon une nouvelle étude parue le 22 mars 2021 dans la revue Development and Psychology, le fait que des parents se mettent en colère à plusieurs reprises, frappent, tremblent ou crient après leurs enfants, pourrait avoir des conséquences réelles sur la structure de leur cerveau. Il a en tout cas été montré ici que les enfants de parents ayant ces comportements avaient des structures cérébrales plus petites à l’adolescence.

« Les implications vont au-delà des changements dans le cerveau. Je pense que ce qui est important, c'est que les parents et la société comprennent que l'utilisation fréquente de pratiques parentales sévères peut nuire au développement d'un enfant », a commenté Sabrina Suffren, l'auteure principale de l'étude, chercheuse à l’Université de Montréal (Canada). « Nous parlons de leur développement social et émotionnel, ainsi que de leur développement cérébral », a-t-elle ajouté.

Des études antérieures ont déjà montré que les enfants ayant subi de graves abus (sexuels, physiques ou émotionnels) ont un cortex préfrontal et une amygdale plus petits, sachant que ces deux structures jouent un rôle clé dans la régulation émotionnelle et l'émergence de l'anxiété et de la dépression. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont observé que les mêmes régions du cerveau étaient plus petites chez les adolescents qui avaient été soumis à plusieurs reprises à des pratiques parentales dures dans leur enfance, même si les enfants n'avaient pas subi d'actes de violence plus graves.

« Ces découvertes sont à la fois importantes et nouvelles. C'est la première fois que des pratiques parentales sévères qui ne sont pas des abus graves sont liées à une diminution de la taille de la structure cérébrale, semblable à ce que nous constatons chez les victimes d'actes graves de violence », a déclaré Sabrina Suffren.

Si elle ne s’est basée que sur les données de 94 jeunes, l’étude a l’avantage d’avoir été entreprise sur la durée, puisque les enfants recrutés ont été suivis depuis leur naissance au début des années 2000. Les pratiques parentales et les niveaux d’anxiété des enfants ont été évalués annuellement lorsque les enfants avaient entre 2 et 9 ans. Des IRM cérébrales ont ensuite été menées lorsque les participants avaient entre 12 et 16 ans.

Source : Eurekalert

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