Une mère écossaise a livré un témoignage poignant après avoir découvert que son fils autiste avait été placé, derrière un paravant et loin de se camarades dans sa salle de classe, elle qui pensait pourtant avoir enfin trouvé l’école adaptée. Ana Martinez, cette mère de famille de 47 ans, s’est installée à Édimbourg il y a un an avec son fils Markel, six ans, et sa sœur Haizea, neuf ans. La raison de leur déménagement ? Inscrire Markel, dont l'autisme a été diagnostiqué à l'âge de deux ans, dans une école idoine.
« On m’a dit qu'il était à ce bureau pour se concentrer »
En effet, l'école primaire de Corstorphine, une banlieue résidentielle proche de la capitale écossaise, lui a promis monts et merveilles et lui a assuré que Markel se sentirait dans l’établissement comme chez lui. « Lors de ma prise de renseignements, ils ont été très gentils avec moi et m'ont informée que leur école serait parfaite pour mon enfant »explique-t-elle tout d’abord au quotidien britannique Edinburgh Live, ce 12 septembre.
Seulement, quelques jours après la rentrée scolaire, elle apprend que son fils est totalement mis à l’écart et est presque traité comme un pestiféré. Ann raconte le moment où elle a découvert le pot aux roses : « Après avoir assisté à une soirée parents-professeurs la semaine dernière, j'ai découvert qu'il avait son propre bureau, un paravent face à lui et qu'il était donc séparé de ses camarades de classe » Inquiète, la maman va alors aux renseignements afin de confirmer ce qu’elle pense être inimaginable. La réponse de l’école l’a laissée sans voix « On m’a dit qu'il était à ce bureau parce qu'il avait besoin de se concentrer et que c'est pour cela qu'il a une sorte de bouclier – le paravent, ndlr- qui lui bloque la vue. ».
« Il me demande s'il est un monstre »
Ann, désespérée, va désormais se mettre à la recherche d’une école réellement spécialisée et va donc devoir peut-être déménager de nouveau. Et la mère de famille de décrire Markel, un garçonnet tendre au grand cœur mais traumatisé par cette expérience ; « Cette école a nui à sa santé mentale. Il me demande pourquoi personne ne l'aime, s'il est un monstre - tout cela parce qu'il doit s'asseoir à l'écart des autres enfants. Il est autiste, mais il n'est pas stupide. Tout ce qu'il veut, c'est s'impliquer - il est très intelligent et adore apprendre ».
En attendant de trouver la bonne solution, Ann lui fait l'école à la maison le lundi et le mardi. « Nous faisons de la compréhension, des mathématiques, de l'anglais, de l'écriture et de la lecture. Bien sûr, je veux qu'il aille à l'école, mais seulement s'il est heureux, et il ne l'est pas en ce moment. C'est tellement frustrant et déchirant - je pleure pour lui tous les jours et personne ne me comprend. »
Ces dernières années en Angleterre, le nombre d'autistes a augmenté de façon inédite, surtout parmi les adultes et les femmes, Selon une étude publiée en octobre 2022, l'incidence de l'autisme avait augmenté de 787% au Royaume-Uni entre 1998 et 2018, passant de 3072 à 65 655 nouveaux cas par an.
